Une société belge de production de matériel pour la médecine nucléaire en faillite a abandonné dans ses locaux plusieurs mètres cubes de déchets radioactifs, ont indiqué mardi 14 août les autorités belges, une semaine après la découverte de possibles fissures dans un réacteur du pays. Le Monde.fr avec AFP 14.08.2012
Best Medical Belgium (BMB), filiale d’un groupe américain située à Fleurus, près de Charleroi, dans le sud du pays, a fait faillite en mai et été placée sous administration judiciaire. Le 17 juillet, l’Institut belge des radioéléments (IRE), propriétaire des locaux loués par Best Medical, a inspecté ceux-ci en compagnie de spécialistes de l’Organisme national des déchets radioactifs (Ondraf) et de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN).
Dans une lettre de mise en demeure adressées aux administrateurs judiciaires, rendue publique mardi par les quotidiens Le Soir et De Standaard, le directeur de l’IRE, Jean-Michel Vanderhofstadt, dresse un bilan effrayant de l’état de l’entreprise. « Nous avons constaté en maints endroits non seulement un état général de délabrement des installations et équipements, mais aussi, dans un désordre indescriptible, un amas non seulement de pièces, caisses, classeurs, papiers, outils, tuyaux, câbles électriques, bouteilles solvants, quincaillerie… mais aussi de déchets radioactifs constituant, pour la plupart d’entre eux, des matériaux combustibles », écrit le patron de l’IRE.
IL FAUT « INTERVENIR RAPIDEMENT »
La situation décrite constitue un « risque pour la sûreté des autres installations nucléaires du site et par voie de conséquence pour l’environnement et la population avoisinante », poursuit M. Vanderhofstadt. Il précise que 7 m3 de sacs en plastique et une quinzaine de fûts contenant du strontium 90 étaient entreposés au milieu de ce fatras. « Il n’y a pas de danger pour le voisinage »mais il faut « intervenir rapidement », a déclaré le patron de l’AFCN, Willy De Roovere. La ministre belge de l’intérieur, Joëlle Milquet, a qualifié d’« inacceptable » la situation et expliqué avoir ordonné à l’Ondraf de traiter ces déchets le plus vite possible.
L’Ondraf, qui a déjà placé les lots les plus préoccupants dans des conteneurs, a précisé que le traitement des déchets et l’assainissement du site débuteraient à la mi-septembre et que ces travaux pourraient prendre « de 5 à 7 ans ». La question de la sûreté des installations nucléaires a refait surface en Belgique la semaine dernière avec l’annonce de la découverte de « possibles fissures » sur la cuve du réacteur nucléaire de Doel 3, près d’Anvers. Ce réacteur, à l’arrêt depuis début juin, ne devrait pas être relancé avant fin septembre, a indiqué mardi son exploitant Electrabel.