Enfants de Fukushima: une retraitée à l'école de Minami Soma

Mme Akemi Maeshima, une retraitée est retournée au Japon où elle a été infirmière scolaire pendant 25 ans. S’appuyant sur cette expérience, elle a fait du bénévolat près d’enfants scolarisés  pendant environ un an  à Minami Soma, village qui a été évacué après l’accident à la centrale nucléaire de Fukushima.

Elle témoigne de la série de problèmes qu’elle a vu pour les enfants. « Je voulais vraiment aider », dit-elle. «J’étais à la recherche d’opportunités de bénévolat mais je ne pouvais pas beaucoup trouver de demandes de bénévoles depuis les États-Unis alors j’ai décidé d’y aller en personne ».

« Certains cherchent à grossir tandis que d’autres prennent trop de poids et deviennent obèses », dit-elle. « Les maux de tête et de fréquentes insomnies font que certains enfants manquent l’école. »

Ce n’est pas tellement la vue des blessures physiques dues à la radioactivité, c’est plus de voir la vie des enfants sans dessus-dessous.

« Comme prévu, tous les enfants sont stressés », dit Maeshima. « Ils ont l’air très bien mais plus j’en apprends sur leur situation familiale, plus je m’inquiète pour eux ».

Des défis pour la communauté

Dans son rôle réactualisé d’infirmière scolaire, Maeshima conseille ses 47 élèves du primaire déplacées par l’accident nucléaire.

« Plus de la moitié des enfants vivent aujourd’hui dans des logements provisoires après avoir perdu leurs maisons lors du tsunami ou en fuyant la centrale nucléaire », dit-elle.

Le tsunami a emporté le bâtiment de l’école et plus de la moitié des élèves sont partis en suivant l’ordre d’évacuation. L’école est maintenant dans un bâtiment provisoire partagé avec une autre école juste à la limite extérieure de la zone d’évacuation.

Pour ceux qui restent, les défis sont énormes et les enfants sont confrontés à des vies de la famille bouleversées.

Une famille de quatre pêcheurs vivait sur la côte mais leur maison a été emportée.

« Ils ont tous déménagé dans la maison de leurs parents parce que située un peu à l’écart mais leurs relations ont dégénéré » dit Maeshima. « Le père était tellement déprimé de ne plus pouvoir continuer à pêcher qu’il a fini par divorcer et quitter la famille ».

Certains enfants en ont vu plus que ce qu’ils auraient du. Une arrière grand-mère avait disparu dans le tsunami, alors la famille a commencé à la chercher dans les débris. Après plusieurs jours de recherche ils ne l’avaient toujours pas retrouvée.

« Un jour le jeune garçon a dit « Je veux y aller » et il a rejoint ses parents dans les recherches », dit-elle. «Il a vu beaucoup de cadavres dans les débris, vêtements déchirés, certains démembrés, arrachés. On ne peut même pas le raconter. Il a vu des cadavres horribles. Sous le choc et dès le lendemain il a commencé à avoir du mal à dormir. Il a été traumatisé ».

Le corps de sa grand-mère a finalement été découvert un mois plus tard. Depuis, il a tendance à manquer l’école.

« Même s’il y vient, il me rend souvent visite dans mon bureau pour en parler, » dit Maeshima.

Des conséquences imprévues sur la santé des enfants

Pour protéger les habitants contre la radioactivité le gouvernement a imposé une limite stricte du temps à passer à l’extérieur des maisons. Beaucoup d’enfants de Fukushima sont restés enfermés pendant plus d’un an.

Des conséquences inattendues de cette limitation ont pris Maeshima par surprise au cours d’un voyage scolaire. Comme les élèves de l’école élémentaire Mano marchaient aux alentours d’une usine située à moins de deux miles de là, elle a remarqué qu’un grand nombre d’entre eux étaient à bout de souffle.

«Leur endurance a bien diminué », dit-elle.

Après le déjeuner, les élèves ont été ravis de pouvoir jouer au ballon-prisonnier dans un grand gymnase mais c’était plus que ce que leur corps pouvait supporter.

« En moins de 10 minutes, trois élèves sont venus à moi avec des étourdissements, » dit-elle. « C’était juste un ballon-prisonnier. »

Elle dit que, pour garder les enfants en bonne santé, un gros travail attend les enseignants à l’avenir.

Les habitants présentent des symptômes étranges

Quelle est la quantité de radioactivité nocive aux humains ? Le Japon se pose la question depuis que la centrale nucléaire de Fukushima a explosé après le tsunami.

Maeshima fait du bénévolat depuis Janvier à l’école primaire de Fukushima qui se trouve hors de la zone d’évacuation entourant la centrale nucléaire dévastée. Certaines mères ont dit à Maeshima que dans les six mois qui ont suivi la fusion des réacteurs nucléaires de la centrale et la libération de radioactivité qui en a résulté, elles ont perdu leurs cheveux.

« Leurs cheveux ont commencé à tomber », dit-elle. « Elles étaient presque chauves. Elles m’ont dit qu’elles portaient des perruques ».

Un administrateur du bureau de son école, une femme de 26 ans, lui a dit que sa gorge avait commencé à lui faire mal et que ses ganglions lymphatiques avaient commencé à enfler.

Dans les deux cas, les médecins ont dit aux femmes il n’y avait aucun moyen de déterminer si ces symptômes étaient provoqués par les radiations. Mais, dans un cabinet médical, les femmes ont vu d’autres patientes présentant les mêmes symptômes, dit Maeshima.

« Ils ont subi un stress énorme et ces symptômes peuvent être causés par ce stress », dit-elle. « Ce peut être un impact direct de la radioactivité mais personne, pas un médecin, ne peut le certifier ».

Maeshima termine son séjour en Mars 2013. Elle dit que les dons arrivés de partout au monde ont aidé les victimes.

« J’ai vu arriver des piles de livres ou des livres pour bibliothèque ou du matériel pédagogique », dit-elle.

Ils contribuent tous à ce que Fukushima reconstruise ses écoles et tente de s’en sortir.

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Voir Aussi : 

Akiko Ida libère la parole des enfants de Fukushima face à la radioactivité :

IndependantWHO

 

 

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