Une munition de la seconde guerre mondiale de type « grenade à fusil » a été retrouvée et déminée au Centre de stockage de déchets nucléaires de la Manche (CSM), a-t-on appris mercredi auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire. Le Monde.fr 23.05.2013
La Hague ou le chaudron de Pluton
L’incident, survenu les 15 et 16 mai, a donné lieu au déclenchement d’un plan d’urgence interne, qui a entraîné l’évacuation du CSM (dix personnes), géré par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). C’est la première fois qu’un tel plan d’urgence est déclenché sur ce site.
« Cet objet se trouvait à 30 cm de profondeur environ, dans la terre qui constitue la couche superficielle de la couverture » du centre de 15 hectares de talus vert, composée également de bitume, a indiqué une porte-parole du CSM. Les déchets sont stockés de 6 à 8 mètres sous terre et sur une épaisseur de 15 mètres.
CONDITIONS DE STOCKAGE PLUS STRICTES
La munition de 19 cm de long pour 4 cm de diamètre a été retrouvée dans le cadre de travaux visant à améliorer la couverture. « Il semblerait que cette munition était fortuitement présente dans les matériaux utilisés pour la réalisation de la couverture du centre dans les années 1990 », selon l’ASN à Caen. L’incident a été classé au niveau zéro de l’échelle INES qui en compte sept, selon l’ASN.
Premier centre de stockage de déchets nucléaires construit en France, le CSM, basé à Digulleville (Manche), près de Beaumont-Hague, a collecté 930 000 tonnes de déchets nucléaires, dont 100 kg de plutonium et 24 000 tonnes de plomb, entre son ouverture en 1969 et la fin de son exploitation en 1994.
Le centre de Soulaines-Dhuys (Aube) a pris le relais pour les seules matières de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC), dans des conditions beaucoup plus strictes. Car une partie des déchets du CSM ont été enfouis dans des conditions jugées aujourd’hui insuffisantes.
Pour les déchets à vie longue, qui doivent être stockés à 500 mètres de profondeur, le projet Cigéo de Bure, à la limite de la Meuse et de la Haute-Marne, fait l’objet d’un débat public depuis le 15 mai.
Janick militante antinucléaire et universitaire à Tokyo a parcouru la France et la Hague cet été