La méfiance envers le nucléaire ne faiblit pas au Japon, plus d’un an après la catastrophe de Fukushima. Selon un sondage réalisé par Reuters, 55% des industriels japonais sont favorables à un abandon de l’atome à condition que les énergies renouvelables deviennent une source sûre d’approvisionnement en électricité. 18% se disent prêts à abandonner le nucléaire sans conditions mais 27% ne veulent pas jeter l’atome à la poubelle. 20 Minutes Audrey Chauvet, 25/05/2012
Ne pas se précipiter pour abandonner le nucléaire, mais à condition que la production d’énergie renouvelable soit sûre…
Parmi les 400 industriels interrogés en mai, l’un d’entre eux explique: «Nous aimerions avoir une source d’énergie stable autre que le nucléaire, et que des sources économiques et écologiques soient assurées rapidement.» Depuis plusieurs mois, les entreprises japonaises doivent réduire leur consommation d’électricité, les réacteurs nucléaires du pays ayant tous été arrêtés pour être soumis à des tests de résistance. 70% des entreprises sondées se disent prêtes à faire des économies d’énergie équivalentes à celles qu’elles ont réalisées l’été dernier et 24% sont prêtes à en faire encore plus.
«Nous pourrions vivre sans nucléaire si nous le voulions, commente Taro Saito, directeur de recherches au NLI Research Institute de Tokyo, mais il nous faudrait alors compter sur l’énergie thermique jusqu’à ce que l’on trouve d’autres sources. La question est de savoir si les entreprises sont prêtes à affronter des coûts plus élevés et une croissance plus faible.» Selon lui, le Japon ne doit pas se précipiter pour abandonner le nucléaire tant que les sources renouvelables ne sont pas complètement prêtes. Un conseil qui pourrait s’avérer judicieux au regard des difficultés que rencontre l’Allemagne à abandonner l’atome et au risque de se rabattre sur des énergies plus émettrices de gaz à effet de serre.