Ce mardi matin à Cherbourg, il y avait salle comble pour le procès de 3 inculpés du camp de Valognes en novembre 2011. Le Tribunal les a relaxés au terme d’un procès démontrant l’absence de preuves.
Les trois inculpés ne cachaient pas leur satisfaction à l’issue de cette audience qui a vu tour à tour le Président du tribunal, les trois inculpés, le Procureur de la République et les deux avocats intervenir.
Le tribunal n’a pas retenu les demandes du Procureur quant à trois mois de prison avec sursis pour deux prévenus et à six mois de prison avec sursis pour le troisième, et les a relaxés faute de preuves.
Compte rendu d’audience à suivre.
Le contexte:
Trois militants ont été inculpés suite aux évènements perturbant le passage d’un train CASTOR (transport de déchets nucléaires hautement radioactifs) en provenance de l’usine de la Hague et à destination du site de stockage de déchets de Gorleben, en Allemagne. Ils sont convoqués le 9 octobre 2012 à 10 heures au tribunal de Cherbourg pour les chefs d’inculpation suivants :
- Complicité de destruction de biens d’autrui par l’effet d’un moyen dangereux pour les personnes.
- Incitations directes ayant provoqué un attroupement de plusieurs centaines de personnes dont certaines étaient armées.
- Organisation d’une manifestation sur la voie publique ayant été interdite.
En réalité le pouvoir a choisi de poursuivre ceux qui se sont exprimés devant la Presse en les faisant passer pour des organisateurs et donc les responsables.
Dans cette histoire, la SNCF veut se voir rembourser 163 000 euros de dégâts sur une ligne. L’État français – producteur et exportateur d’énergie nucléaire à l’échelle mondiale – voudrait retrouver le calme et la soumission qui accompagnent d’ordinaire son florissant commerce notamment dans le Cotentin qui est une des régions les plus nucléarisées du monde,
L’enjeu de l’audience du 9 octobre à Cherbourg est important: l’Etat sous Hollande et Valls veut faire taire toute opposition antinucléaire et anti THT dans la Fukushimanche .
Les récents jugements de Coutances et de Laval montrent une Justice aux ordres et inflexible:
- A Coutances un « déboulonneur symbolique » de plylone, responsable d’une organisation paysanne a pris des peines d’amendes et autres .
- A Coutances un étudiant a pris 3 mois fermes suite à la Bataille de Montabot sans que les faits ne soient prouvés à son encontre.
- A Laval un jeune a pris 300 euros d’amende avec sursis alors qu’il manifestait sa simple volonté de ne pas vouloir quitter le terrain privé où il était invité ! La salle a exprimé sa totale réprobation suite à cette condamnation.
Pour couronner le tout, le Préfet de la Manche vient de demander au TGI de Coutances de se déclarer incompétent ( au profit de la Justice administrative ) dans une affaire opposant RTE et une propriétaire qui refuse l’installation de pylônes sur son terrain?
L’idée est d’anéantir toute volonté de contentieux des propriétaires et militants contre RTE afin que rien ne s’oppose à la réalisation de la THT.