Tokyo 6-7-12:"Saikado hantai" Non à la relance de la centrale d'Ohi!

Des milliers d’opposants à l’utilisation de l’énergie nucléaire manifestaient encore vendredi soir à Tokyo devant la résidence du Premier ministre, presque une semaine après la relance d’un premier réacteur au Japon, espérant stopper les redémarrages ! Tokyo AFP 6 7 12

Alors que la tranche N°3 de la centrale d’Ohi (ouest) vient d’être réactivée et que la quatrième est sur le point de l’être, l’opinion publique japonaise reste dubitative quant à la sécurité des installations atomiques, sur fond de mises en garde de sismologues et alors que les précautions sont jugées insuffisantes.

« Saikado hantai ! » (Non à la relance !) hurlaient les manifestants ce vendredi comme les précédents dans le quartier des ministères au centre de la capitale, malgré la pluie. Ils exigent aussi que soit de nouveau stoppé le réacteur tout juste relancé. Cette fois, d’après des manifestants, a pris part au cortège le célèbre compositeur japonais résidant aux Etats-Unis, Ryuichi Sakamoto, un des meneurs du mouvement aux côtés du prix Nobel de littérature Kenzaburo Oe et du journaliste dénonciateur de scandales Satoshi Kamata.

 Même si les décomptes des autorités et des organisateurs vont du simple au décuple, les milliers ou dizaines de milliers d’opposants, hommes et femmes de tout âge, viennent cahque semaine des différentes régions du Japon pour s’ériger contre un gouvernement qui, selon eux, fait fi des avertissements lancés par des spécialistes. La manifestation de ce vendredi intervient au lendemain de la publication d’un rapport sur l’accident de Fukushima rédigé par une commission d’experts indépendants mandatés par le Parlement.

 Ces derniers ont pointé du doigt les manquements administratifs et techniques qui ont conduit au drame lorsqu’un violent séisme et un terrible tsunami ont déferlé le 11 mars 2011 sur les côtes du nord-est du pays, mettant en péril le complexe atomique Fukushima Daiichi.

Nombre de Japonais craignent que des lacunes similaires existent dans les autres centrales, d’autant que les rapporteurs ont souligné les collusions entre les compagnies d’électricité et des autorités de sûreté nucléaire très accommodantes qui ont, disent-ils, privilégié les intérêts politiques, industriels et économiques au détriment de la sécurité des citoyens.

 Les actuels rassemblements protestataires, faits rares au Japon, répondent aussi à l’appel du mouvement « Adieu l’énergie nucléaire ! » à l’origine d’une pétition rassemblant à l’heure actuelle plus de 7,5 millions de signatures.

Si deux unités d’Ohi ont été autorisées à redémarrer, les 48 autres réacteurs du pays restent actuellement stoppés sine die. Malgré des précautions supplémentaires rendues obligatoires, une grande partie de la population dit ne plus croire « au mythe de la sécurité nucléaire ».

 


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