TOKYO (Reuters) – Le gouvernement japonais envisage de limiter à 40 ans la durée de vie des réacteurs nucléaires, en n’acceptant des exceptions qu’à des conditions très strictes, et d’obliger les opérateurs à mieux préparer les installations à des accidents graves. Nouvel Obs 06-01-2012
Ce projet entre dans le cadre d’un réexamen de la législation sur les centrales nucléaires après l’accident de Fukushima en mars dernier, le plus grave dans le secteur nucléaire depuis celui de Tchernobyl.
L’opinion publique étant vivement hostile à la construction de nouveaux réacteurs, le gouvernement nippon est enclin à réduire sa dépendance vis-à-vis de l’énergie nucléaire, laquelle, avant la catastrophe de mars 2011, couvrait un tiers des besoins du pays en électricité.
Le ministre de l’Environnement et de la Crise nucléaire, Goshi Hosono, a indiqué au cours d’une conférence de presse que les exceptions à la règle des 40 ans seraient rares.
« Il sera très difficile de laisser fonctionner des réacteurs nucléaires au-delà de 40 ans et nous mettrons en oeuvre des mesures très strictes, la sécurité étant la priorité des priorités », a-t-il assuré.
Ce sera la première fois, que le gouvernement limitera par voie législative la durée de vie de ses réacteurs. Le texte de loi sera soumis au parlement lors de sa prochaine session, qui débutera ce mois-ci.
Le plus ancien réacteur nucléaire en service au Japon est le réacteur n°1 de la centrale de Tsuruga, opéré par la société Japan Atomic Power. Il est entré en service en mars 1970.
D’autre part, le gouvernement nippon envisage de prendre le contrôle des centrales nucléaires gérées par des sociétés privées dans le but d’améliorer la fiabilité de ce secteur industriel, rapporte le journal Yomiuri, vendredi.
Ce projet intervient après les critiques qui ont visé la compagnie Tokyo Electric Power dans sa gestion de la catastrophe de la centrale de Fukushima.
« Le Japon doit éviter une situation dans laquelle des entreprises privées possèdent des centrales nucléaires et se concentrent sur les bénéfices (en réduisant les coûts de fonctionnement) alors que l’Etat prend en charge les dédommagements et la décontamination résultant d’accidents », déclare le ministre du Commerce, Yukio Edano, cité par le journal.
Nobuhiro Kubo et Kaori Kaneko; Pierre Sérisier et Eric Faye pour le service français