La Confédération paysanne réclame une étude épidémiologique sur les effets de la ligne THT sur les élevages indépendante et publique. François Lemarchand Ouest-France, le 11/07/2012
C’est à proximité de la ferme Les Mazures, chez Stéphane Primois, le maire de la commune de Boisyvon, entre Villedieu-les-Poêles et Saint-Pois, que la Confédération paysanne de la Manche a tenu, mardi, une conférence de presse à propos de la ligne THT Cotentin-Maine. Michel Houssin, porte-parole, également président de l’association Marais sous-tension, et quelques militants, dont des élus locaux, ont fait le point sur la situation des exploitations agricoles, dont les sièges frôlent la future ligne.
« Comme de nombreux militants, maires associations, certains élus, riverains et citoyens, la Confédération paysanne réclame la transparence totale sur l’enquête épidémiologique qui aurait dû être un préalable à la construction de la ligne. »
Réclamée depuis longtemps par le conseil général, le conseil régional, les députés, les maires, etc., elle n’a pas pour l’instant, de consistance réelle. « Pourtant, notent les militants de la Confédération paysanne et les élus présents, les conflits se multiplient au niveau juridique. Tant en ce qui concerne les éleveurs concernés par la proximité de la ligne à haute tension déjà en service, que par la future ligne Contentin-Maine aujourd’hui en construction à marche forcée. »
Enquête sanitaire réalisée
La Confédération paysanne sait bien que les tribunaux rejettent les plaintes des élevages perturbés par le passage de la ligne, au motif que « le lien de cause à effet des nuisances n’est pas expressément prouvé. » S’ils reconnaissent qu’un certain nombre de fermes ayant bénéficié d’aménagements spécifiques, dans le cadre du protocole du Groupe permanent de sécurité électrique (GPSE) ont résolu en partie leurs problèmes, d’autres voient persister les perturbations.« Nous demandons la publication exhaustive et anonyme des dossiers du GPSE et la publication par le contrôle laitier d’une enquête réalisée auprès des étables situées à proximité de la ligne THT. »
Sur ce dernier point, Thierry Hulmer, le président du contrôle laitier, indique : « Les études menées sur la ligne en service ne sont pas significatives, ni scientifiquement établies. » La chambre d’agriculture et le contrôle laitier, selon les indications de l’accord Cotentin-Maine, « procéderont à un audit des exploitations proches de la ligne, selon un protocole défini, avant la mise en service de la ligne et assureront un suivi régulier de ces exploitations. » Dans quelles conditions de transparence ?