Siemens abandonne définitivement son activité nucléaire : quelles répercussions sur l'EPR ?

L’information a été annoncée mais peu commentée : on sait peu que l’Allemand Siemens était, avec Framatome / Areva, l’un des deux concepteurs du réacteur EPR à la fin des années 1980. Après s’être désengagé d’Areva NP au début de l’année 2009, le groupe Allemand Siemens, après avoir tenté sans succès de se rapprocher du Russe Rosatom, jette l’éponge et arrête définitivement toutes ses activités nucléaires.

Pour Areva, après le coup dur financier de 2009 – Siemens détenait 34% d’Areva NP – c’est un nouveau coup de poignard dans le dos car on sait généralement peu que Siemens fabriquait une partie des éléments de l’EPR. Il s’agit évidemment d’un choix lié à la décision politique prise par le gouvernement Allemand ayant annoncé, peu après l’accident de Fukushima Daiichi, l’arrêt programmé de l’ensemble des réacteurs Allemands pour 2022 avec mise à l’arrêt à froid immédiat des 7 réacteurs les plus anciens. Les 17 réacteurs Allemands en service avant l’accident du Japon étant tous fabriqués par KWU, filiale de Siemens, le marché national avait ainsi un avenir inexistant.

En novembre 2009, les Agences de Sûreté Nucléaire Française, Britannique et Suédoise pointaient déjà du doigt les difficultés posées par les installations de « contrôle-commande » de l’EPR qui étaient censées être développées, construites et maintenues par Siemens. Areva avait après cette notification promis de réaliser des modifications et une système de pilotage alternatif.

«Nous ne nous impliquerons plus dans la gestion totale de la construction de centrales nucléaires ou dans leur financement. Ce chapitre est clos pour nous», a indiqué M. Löscher, PDG de Siemens.

Cette nouvelle déconvenue ne signe pas forcément l’arrêt de mort des chantiers EPR en cours (Flamanville, Okiluto, Taishan) mais c’est une nuage supplémentaire qui passe sous un soleil nucléaire qui a décidément le plus gros de son avenir… derrière lui ! Fukushima n’a pas fini de faire parler de lui…

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  1. […] Et encore: Siemens quitte le nucléaire  […]

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