Les réacteurs japonais stoppent les uns après les autres, après la catastrophe de Fukushima.À ce rythme, le pays pourrait être, malgré lui, totalement sorti du nucléaire d’ici au printemps.
Aux inspections de maintenance, menées tous les treize mois, s’ajoutent les tests de résistance faisant suite à l’accident de Fukushima. Ces stress tests obligent à mettre en sommeil les installations. Certains sites comme celui d’Hamaoka, non loin de Tokyo, ont été fermés pour des raisons de sécurité : ils étaient bâtis dans des zones à fort risque sismique.
Près de 30 % avant mars
Aujourd’hui, la production d’électricité d’origine nucléaire est presque anecdotique, alors qu’elle représentait près de 30 % du total avant la catastrophe de mars. Malgré le lobbying intense de l’État et du patronat japonais, aucun gouverneur de région ne veut donner son accord au redémarrage des réacteurs qu’il héberge. Beaucoup trop risqué tant que la situation n’est pas clairement sous contrôle à Fukushima Daiichi.
Ce blocage oblige les compagnies d’électricité à remettre en route leurs vieilles centrales thermiques pour produire les millions de kilowattheures manquants. Tout en important davantage d’énergies fossiles, plus chères, plus immédiatement polluantes.
Pendant tout l’été, les entreprises et les particuliers du nord-est du Japon et du grand Tokyo ont été incités à réduire leur consommation d’électricité pour éviter les coupures. Dans tous les lieux publics, le taux d’utilisation du réseau était indiqué en temps réel. Une consigne assouplie depuis, mais qui pourrait bien revenir cet hiver, quand les besoins énergétiques monteront en flèche.
Vincent TOURAINE.