Nucléaire : l'AIEA met en garde contre des centrales vieillissantes dans le monde

Le vieillissement du parc nucléaire mondial pourrait avoir des conséquences sur la sûreté des installations, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique. 13/03 | 18:10 | Les Echos

L’âge avancé des centrales nucléaires dans le monde, dont 80% ont plus de 20 ans, pose un défi pour le maintien de la sûreté, estime l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans un rapport qui n’a pas encore été rendu public.

A la fin 2011, 5% des centrales étaient en activité depuis plus de 40 ans, 32% depuis plus de 30 ans, a détaillé l’agence onusienne dans l’avant-projet de son rapport annuel sur la sûreté nucléaire, qui doit être finalisé et publié à la mi-2012. Après l’accident de la centrale japonaise de Fukushima il y a un an, «on attend de plus en plus des anciens réacteurs nucléaires qu’ils remplissent des objectifs de sûreté plus élevés, proches des modèles de réacteurs récents ou futures», selon ce document. Or, «il y a des inquiétudes concernant la capacité de cette flotte nucléaire vieillissante à remplir ces attentes» et à « continuer de répondre efficacement aux besoins énergétiques» des pays, avertit l’AIEA, dont la mission première consiste à promouvoir l’usage pacifique de l’atome.

Par ailleurs, environ 70% des 254 réacteurs de recherche sont en service depuis plus de 30 ans, nombre d’entre eux excédant leur durée de vie initialement prévue. «Comme les réacteurs âgés deviennent de moins en moins fiables, cela exerce une pression accrue sur l’approvisionnement mondial d’isotopes», utilisés dans le traitement de cancers, souligne l’agence. En 2009, l’arrêt inattendu du réacteur de recherche canadien avait conduit à une pénurie d’isotopes. Les cinq grands réacteurs producteurs d’isotopes, basés en France, en Belgique, aux Pays-Bas, au Canada et en Afrique du Sud, ont entre 44 et 53 ans, souligne l’AIEA.

Des «progrès satisfaisants»

Son directeur général Yukiya Amano a estimé la semaine dernière que l’énergie nucléaire était désormais plus sûre qu’il y a un an, avant l’accident de Fukushima provoqué par un violent tremblement de terre suivi d’un tsunami. «Nous savons ce qui n’a pas fonctionné, et nous avons un programme très clair pour nous attaquer à ces causes, non seulement au Japon mais partout dans le monde.» Un optimisme contesté par les écologistes de Greenpeace, qui ont estimé qu’«aucune leçon véritable» ne semble avoir été tirée de cette catastrophe. «Les industriels et les responsables politiques du monde entier ont rapidement procédé à de soi-disant tests de résistance qui ont conclu au fait qu’aucun réacteur au monde était dangereux et devait être fermé», a relevé Jan Beranek, qui coordonne les campagnes antinucléaires de Greenpeace.

Selon Yukiya Amano, des «progrès satisfaisants» ont été accomplis dans la mise en oeuvre du plan d’action élaboré par l’AIEA après Fukushima, qui recommande des vérifications régulières des installations par des équipes internationales ou encore le renforcement des dispositifs de défense en cas de catastrophes naturelles.

Le document indique également que de nombreux opérateurs du secteur ont engagé ou annoncé l’intention d’engager des programmes visant à rallonger la durée de vie des réacteurs.

LES ECHOS (SOURCES AFP ET REUTERS)

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