La centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) a vécu le jeudi 9 janvier 2020 son premier incident de l’année. L’an dernier, 33 incidents ont été signalés par la direction du site, qui mise sur son plan rigueur/sûreté pour en faire baisser le nombre. Lundi 13 janvier 2020 à 10:34 – Par Nina Valette, France Bleu Occitanie
Le jeudi 9 décembre, le réacteur numéro 2 de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne) a connu son premier incident de l’année. Une pièce qui permet de réguler la température dans le réacteur n’était pas bien positionnée. L’incident a été signalé à l’Autorité de Sûreté Nucléaire. Il s’agit probablement du premier incident d’une longue liste puisque la direction reconnait l’existence de « 33 événements significatifs de sûreté sur le site nucléaire pour l’année 2019″.
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Ce lundi 13 janvier, la cour d’appel de Toulouse rendra sa décision dans le dossier qui oppose EDF à plusieurs associations environnementales au sujet d’un rejet supérieur à la moyenne d’émanations radioactives survenu le 19 octobre 2016.
Trop d’incidents pour la direction
« Ce n’est pas un résultat satisfaisant. C’est pour ça que nous avons mis en place un plan « rigueur/sûreté » en juillet dernier », reconnait Nicolas Brouzeng le directeur de la centrale EDF de Golfech. L’homme qui le reconnait lui-même, « une centrale nucléaire est une industrie à risques. L’un d’entre eux est le risque d’incendie. Nous avons plusieurs dispositifs pour limiter les incidents ».
« 33 incidents significatifs sur le site de Golfch en 2019, ce n’est pas un résultat satisfaisant » – Nicolas Brouzeng, directeur du site
Alors le capitaine Michel Dominique est constamment sur le site avec ses équipes. Son rôle est de surveiller la centrale en permanence. _ »Je n’interviens pas mais je suis un officier de liaison entre les SDIS (_Service départemental d’incendie et de secours) affectés à la centrale« , précise le pompier.
« Pour l’année 2019, on est venu sept fois pour des débuts de combustion ou départs de feu. Et en secours à la personne (malaise, accident du travail), nous sommes venus 21 fois. C’est une activité très faible vu les risques », explique Michel Dominique. « Le risque incendie est le premier des risques mais il y a aussi le risque chimique, radiologique, de chute, effondrement échafaudage. Les chiffres des interventions ici sont très faibles, c’est grâce à la formation et aux règles mises en place ».
A Golfech, tout le monde parle le même langage
Afin d’homogénéiser les règles et le vocabulaire, le site de Golfech a fait appel à Sylvia Rouvière, GIE Atlantique (une Association Régionale de Prestataire de l’industrie nucléaire française présente sur les CNPE du Blayais, de Civaux et de Golfech). « Il faut mettre en application les règles ici parce que les conséquences peuvent être très graves. Il faut donc bien faire et du premier coup. Ouvrir une vanne, la bonne vanne, avec le bon repère et au bon moment dans la procédure. Il y a plusieurs vannes, elles ont des noms assez similaires, avec juste une lettre qui change. Il faut rester vigilant. »
Des explications que la direction de la centrale de Golfech met volontiers en avant pour rassurer les « voisins » du site. « L’inquiétude qui existe, je la comprends, mais le fait qu’il n’y ait pas eu d’événements majeurs sur les centrales en France depuis des années et que nous communiquons sur les incidents, en étant transparent, ça permet de rassurer et de faire accepter notre industrie », conclut Nicolas Brouzeng, le directeur du site.