Nouvelles centrales nucléaires en Grande-Bretagne : Areva renonce à reprendre Horizon

Le consortium formé par Areva et son allié chinois, China Guangdong Nuclear Power (CGNPC), ont laissé passé la date limite sans déposer de dossier de reprise du projet Horizon de construction de deux nouvelles centrales nucléaires en Grande-Bretagne, selon le Financial Times. Ouest France  mercredi 03 octobre 2012

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« Coup dur pour le nucléaire britannique »

C’est « un coup pour la renaissance du nucléaire britannique », commente mercredi le quotidien des milieux d’affaires, en soulignant que seuls deux groupes japonais, Hitachi et Westinghouse/Toshiba, avaient soumis une offre pour ce projet de près de vingt milliards d’euros avant la date limite de vendredi.

Le journal, qui cite des personnes proches du dossier, relève qu’aucun des candidats encore en lice n’a le soutien d’un groupe chinois, ce qui met en doute sa capacité financière à mener à bien un programme aussi coûteux.

Dans le sud de l’Angleterre

Horizon possède les terrains pour construire deux nouveaux réacteurs nucléaires dans le sud de l’Angleterre. C’était un projet des électriciens allemand E.ON et RWE que ses promoteurs ont abandonné après que le gouvernement allemand eut décrété une sortie du pays du nucléaire.

Areva avait signalé en juillet son intérêt pour Horizon, en mentionnant la possibilité d’un partenariat pour ce faire avec CGNPC.

« L’idée, c’est qu’il y ait une équipe qui reprenne tout cela », avait alors souligné son patron Luc Oursel, en mentionnant qu’elle inclurait Areva et « un certain nombre d’électriciens, dont des électriciens chinois ».

Un investissement de 18 milliards d’euros

« Nous participerons aux recherches du gouvernement (pour trouver des groupes intéressés par Horizon) et nous le ferons probablement avec les Chinois, et avec d’autres acteurs », pour éviter que les projets de construction de plusieurs réacteurs nucléaires au Royaume-Uni ne « partent à vau-l’eau », avait expliqué Luc Oursel.

Areva connaît bien CGNPC avec lequel il construit les réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR de Taishan, dans le sud-est de la Chine.

Horizon travaillait depuis trois ans sur deux projets de centrales au Royaume-Uni, l’une au Pays de Galles et l’autre près de Bristol (sud-ouest de l’Angleterre), représentant un investissement global estimé à 15 milliards de livres (près de 18 milliards d’euros).

 

Le Figaro : Areva renonce à un projet de centrale en Grande-Bretagne 

Par Fabrice Nodé-Langlois, Frédéric de Monicault | Publié le 03/10/2012 à 18:46 | Mise à jour le 03/10/2012 à 21:05 | Réactions (1)

 

ENVIRONNEMENT-NUCLEAIRE-ENTREPRISE-ENRICHISSEMENTCrédit Photo : PHILIPPE DESMAZES/AFP

Le groupe français, qui avait formé un consortium avec un partenaire chinois, renonce à concourir à un appel d’offres pour construire deux centrales nucléaires outre-Manche.

Le groupe français Areva a confirmé mercredi avoir finalement, avec son partenaire chinois China Guangdong Nuclear Power Group (CGNPC), renoncé à répondre à un appel d’offres portant sur la construction de deux centrales nucléaires, au Pays de Galles et près de Bristol. «Areva et CGNPC ont suspendu leur intérêt pour la vente d’Horizon Nuclear Power et n’ont pas remis d’offre», a précisé une porte-parole d’Areva sans fournir d’explication à cette décision, qui avait été évoquée mercredi matin par le Financial Times. Plusieurs sources évoquent cependant la difficulté de financer ces projets au moment où, en Grande-Bretagne comme ailleurs, l’incertitude pèse sur le marché dunucléaire civil.

Les deux centrales en question doivent être construites sur les sites de Wylfa et Oldbury pour lesquels les deux électriciens allemands E.ON et RWE – très présents outre-Manche – avaient réuni les terrains et les autorisations nécessaires. Seulement entre-temps, l’arrêt du programme nucléaire en Allemagne a conduit les deux groupes à renoncer à investir davantage dans l’atome et à faire appel à d’autres consortiums pour mener à bien ce projet. Outre Areva et son partenaire CGNPC qui viennent de renoncer, les Japonais Hitachi et Westinghouse (société américaine contrôlée par Toshiba) ont déposé des offres. Selon le Financial Times, Toshiba était aussi adossé à un partenaire chinois, China State Nuclear Power Technology, qui aurait lui aussi abandonné le projet.

«En plus de Fukushima, les découvertes récentes de problèmes de cuve de réacteurs (en Belgique, NDLR) ou encore les dépassements de coûts de l’EPR de Flamanville refroidissent les investisseurs», commente l’économiste spécialiste de l’énergie Jean-Marie Chevalier. D’autant que le système de rémunération prévu par l’État britannique est encore entaché d’incertitude.

Contexte français sensible

Certes, les autorités britanniques ont fixé un prix du carbone, applicable à partir du printemps 2013, qui avantagera les énergies non carbonées comme le nucléaire. Mais «cette condition nécessaire, n’est pas suffisante pour les opérateurs», ajoute Fabien Roques, expert du marché électrique européen chez IHS Cera. L’État prévoit aussi des «contrats pour différence» qui permettront de garantir un prix de vente du kilowattheure à l’investisseur si le nucléaire est moins compétitif que d’autres sources d’énergie. C’est à la fin de l’année que le gouvernement britannique doit statuer sur les modalités des «contrats pour différence».

La décision d’Areva en Grande-Bretagne intervient par ailleurs dans un contexte français sensible. Le partenariat nucléaire avec la Chine est au cœur de tensions entre EDF, Areva et le gouvernement. Selon le Nouvel Observateur qui n’a pas été démenti, EDF envisageait de concevoir avec CGNPC un réacteur nucléaire de 1000 mégawatts (MW), concurrent du projet Atmea. Pour Jean-Marie Chevalier, «il n’était pas possible qu’Areva présente en Grande-Bretagne un projet avec les Chinois, qui ferait concurrence au projet chinois d’EDF».

Malgré cet épineux dossier chinois, Areva reste engagé sur le marché britannique pour fournir à EDF, des réacteurs EPR. L’électricien français envisage toujours de construire quatre EPR en Grande-Bretagne, actuellement le plus important marché d’Europe pour le nucléaire.

Pour l’expert Lionel Taccoen, la stratégie des deux entreprises françaises dans le nucléaire doit être considérée à la lumière des investissements très importants requis par l’atome civil: «Or EDF accuse un endettement d’une quarantaine de milliards d’euros et Areva est fragile: voilà pourquoi des options comme un retrait d’un pays ou la recherche d’un partenaire sont nécessairement posées».

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