Voici un très intéressant article du site dissident-media qui est un site consacré au nucléaire. Il calcule simplement ce que signifie de faire passer la part du nucléaire à 50% en France pour la production d’électricité. Et au bout du compte, on s’aperçoit que pour « sortir du nucléaire » comme le prétend EELV, il faut… du nucléaire en plus! Il y aura ainsi des centrales construites pour « sortir » du nucléaire, puis finalement plus de sortie du tout! 17 sept, 2012
Question à 1 000 euros : que signifie pour EELV 50% de nucléaire en 2025 ? Aujourd’hui, en fait depuis une quinzaine d’année, la part atomique injectée sur le Réseau de transport d’électricité (RTE) tourne autour de 75% de la production nette d’électricité en France.
François Hollande s’est engagé à faire baisser cette proportion d’un tiers d’ici 2025, soit d’ici 13 ans.
La production annuelle d’électricité atomique (données RTE) s’est stabilisée autour de 420 TWh depuis une dizaine d’années, tandis que la consommation, pertes en ligne comprises, augmente en tendance d’un peu plus de 1,2% par an depuis une douzaine d’années. Durant cette période, le solde export – import a fluctué entre 7 et 15% (moyenne = 12%) de la production nette.
La crise a eu pour effet de tasser offre et demande. Le taux moyen d’augmentation de la consommation de 1,2% durant ces 12 dernières années en a été affecté. On peut donc raisonnablement tabler sur un maintien de ce taux, qui conjuguerait, reprise d’un côté, et effort de maîtrise de l’autre, d’ici 2025. Par ailleurs, le programme de développement des énergies renouvelables devrait, comme cela a été le cas du Danemark, conduire à au moins maintenir le niveau moyen du solde export – import.
À partir de ces hypothèses, la production d’électricité devrait atteindre 675 TWh en 2025, dont 595 TWh pour la consommation intérieure. La part nette de la fission de l’atome dans la production d’électricité s’établirait donc à 337 TWh en 2025. _ Certains ont pu croire que la réduction d’un tiers de la proportion (de 75% à 50%) signifiait une réduction d’un tiers de la production. La réalité sera différente : moins de 20%
Le plus significatif vient maintenant. D’ici 2025, 31 réacteurs auront dépassé 40 ans d’exploitation). Ils font partie d’un ensemble de 34 réacteurs qui ne satisfait pas des exigences de sûreté considérées depuis longtemps comme élémentaires, notamment celle de disposer d’une enceinte de confinement double.
Sachant que l’ASN ne se montrera pas plus exigeante sur ce point précis qu’elle ne l’a été dans le passé, on suppose que seuls ces 31 réacteurs auront été mis hors service une fois atteinte la limite d’âge de 40 ans. L’expérience montre que le taux de charge tend à diminuer (il était de 66% pour les 19 réacteurs ayant atteint ou dépassé 30 ans de service en 2009) lorsque les centrales vieillissent.
On tablera sur le maintien de ces 66% jusqu’à l’âge de 40 ans. L’arrêt de ces 31 tranches entraînera donc une perte de production annuelle de l’ordre de 160 TWh. Avec en perspective proche le remplacement des 3 dernières tranches de 900 MWh et des 8 tranches de 1300 MWh, une perte de production d’au moins 67 TWh est à prévoir entre 2025 et 2030 (vraiment “au moins” car 9 tranches supplémentaires auront dépassé 40 années d’exploitation en 2030…).
Calendrier de construction des centrales nucléaires françaises (1970-2000)
Deux et deux font quatre, n’est-ce pas ? Si on soustrait 160 de 420 on trouve 260. Puis si on soustrait encore 67 de 260, on trouve 193.
Question : combien d’EPR de 1600 MW électriques faut-il construire pour produire la différence entre 335 et 260 TWh, puis entre plus de 335 et 193 TWh ? On va généreusement leur accorder un taux de charge effectif de 80 % (une performance que les centrales d’EDF n’atteignent pas). Chaque EPR produirait alors 11,2 Twh/an.
Voilà le prix réel, ou du moins une part certaine du prix à payer, de la présence d’un groupe EELV à l’Assemblée Nationale !