Après plusieurs semaines d’escalade et de pressions politiques , la situation du Chefresne est dans l’impasse et démontre l’urgence d’une médiation.
Suite à l’interpellation du maire et à la démission du Conseil municipal, suite au procès de Michel Houssin pour un « déboulonnage » symbolique de pylone, suite à l’évacuation illégale du Château d’eau, suite aux pressions psychologiques sur le maire et sa famille, les évènements du Week-end dernier montrent clairement le rapport entre le pouvoir centralisé et ceux qui portent les intérêts des territoires et placent au dessus de tout le respect de la démocratie. On ne peut s’en remettre indéfiniment à la force pour faire accepter le nucléaire et la THT. C’est cette impasse que revèle Le Chefresne. Une médiation s’impose dans ce dossier, en urgence. 25 juin 2012
Plus de 500 personnes avaient convergé hier samedi, pour dénoncer la construction d’une ligne THT (très haute tension). Cette ligne Cotentin-Maine, de 400 000 volts et 163 km, doit relier le site de production électrique nucléaire de Flamanville, où se construit actuellement le réacteur EPR, à la Mayenne. La mise en place des 463 pylônes devant soutenir la future ligne a démarré en janvier dernier.( Ouest France)
Le Chefresne : les gendarmes en hélicoptère


Le campement des militants et sympathisants établi au Mont-Robin, sur la commune de Montabot. Ouest-France

Le départ de la marche pacifique, réclamant l’arrêt immédiat du nucléaire. Ouest-France
Alors qu’une marche pacifique d’une centaine de personnes vient de démarrer du camp des militants et sympathisants, près de Montabot, en direction du Chefresne (communes distantes de quelques kilomètres), un groupe d’opposants à la ligne érige un barrage à l’aide de troncs d’arbres pour empêcher les forces de l’ordre d’accèder à leur campement. La situation devient confuse: des bruits d’affrontements et des relents de gaz lacrymogènes proviennent des alentours de la zone, où les gendarmes se sont positionnées en nombre, à chaque carrefour ainsi qu’au pied des pylônes du secteur.
La marche pacifique accueillie par des jets de grenades lacrymogènes envoyées par les gendarmes devra faire demi tour au camp.
Les vaches entre gendarmes et manifestants
Un manifestant a été blessé à la tête lors d’affrontements entre des opposants à la ligne THT Cotentin-Maine et forces de l’ordre, à Montabot (Manche), a constaté une journaliste de l’AFP, tandis que la préfecture annonce deux manifestants et deux gendarmes blessés. © 2012 AFP
Selon la préfecture, deux manifestants ont « été blessés – une plaie à l’oeil et une inhalation de gaz lacrymogène » – ainsi que deux gendarmes (« une main cassée et une blessure au bras par barre à mine »).
Un porte-parole des manifestants a affirmé que trois d’entre eux ont été hospitalisés: deux blessés à la tête et un à la jambe. Il précise que les blessés à la tête auraient été victimes d’éclats de grenades détonantes jetées à terre par les forces de l’ordre, ajoutant qu’une dizaine de militants ont aussi été blessés légèrement aux jambes.
Un manifestant a aussi été interpellé, selon la police et les manifestants, qui n’avaient pas plus de précision.
Le ou la manifestante blessé(e) à la tête a été évacué(e) sur une civière par les pompiers vers 11H30, a constaté une journaliste de l’AFP. La victime avait un bandage avec une tache rouge sur la tête.
Elle se trouvait à Montabot, où les opposants ont érigé depuis deux jours dans un champ « un camp de résistance » à la THT, interdit aux médias.
La victime aurait été blessée lors de heurts entre manifestants et forces de l’ordre, non loin d’un barrage constitué de rondins de bois et de fils barbelés érigés par les opposants à la THT cagoulés, portant des combinaisons blanches et masques à gaz, sur une route communale jonchées de clous, dans un secteur où plusieurs pylônes sont en construction.
Grave : Les blessés et leurs secouristes ont attendu longtemps les pompiers, l’ambulance restant bloquée par les gendarmes .
Et le Château d’eau?
Par ailleurs, la préfecture vient d’annoncer que le juge des référés du tribunal administratif de Caen, avait rejeté hier la requête de l’association «Percy sous tension». Celle-ci souhaitait obtenir l’autorisation d’accès à l’ancien château d’eau du Chefresne. L’édifice, mis à disposition par la commune à l’association, avait été évacué dès mercredi par les gendarmes, en exécution d’un arrêté du préfet de la Manche. Adolphe Colrat considérait que le château d’eau ne présentait pas toutes les conditions de sécurité pour accueillir du public.
Chefresne: Isabelle Attard réagit vivement France 3, 22 juin 2012
Par Marc Sadouni
Après l’évacuation mercredi d’un château d’eau où dormaient deux militants, Isabelle Attard pointe dans un communiqué « des opérations d’intimidation et de harcèlement de la part des forces de l’ordre, sur des personnes ne faisant l’objet d’aucune poursuite judiciaire« .
La députée du Calvados a décidé de saisir le Ministre de l’intérieur, Manuel Valls de la situation du Chefresne et lui demande d’ouvrir une réelle concertation qui prenne enfin en compte les impératifs de santé publique portés par les opposants à la ligne THT.
( La Manche Libre) Ce 24 juin, venue au Chefresne en début d’après-midi, Isabelle Attard, nouvelle députée (Europe Ecologie Les Verts) de Bayeux, s’est déclarée »choquée par ce déferlement de violence policière », dont elle a informé le cabinet de Manuel Valls, le ministre de l’intérieur.
En compagnie de Jean-Claude Bossard, maire du Chefresne, de François Dufour, vice-président (EELV) du conseil régional et de deux conseillères régionales (EELV) Bérengère Dauvin et Clara Osadtchy, Isabelle Attard s‘est rendue dans le bois du Chefresne où des militants anti-THT occupent la cime de plusieurs arbres avant de se diriger, ceinte de son écharpe, vers le château d’eau d’où elle est repartie à l’issue d’un face à face avec les forces de l’ordre. La députée de Bayeux a terminé son déplacement par le camp de Montabot, que les militants anti nucléaire étaient en train de quitter.
« Traités presque comme des terroristes » : informations Ouest france du 24 juin 19h
Les forces de l’ordre ont chargé alors qu’aucune infraction n’avait été commise, a assuré de son côté l’avocat des anti-THT, Me Gervais Marie-Doutressoulle, qui lui a compté six blessés dont deux sérieux chez les manifestants.
Selon le porte-parole des militants anti-THT, l’un de ces blessés a été transféré au CHU de Caen pour y être opéré à la tête.
Un seul manifestant a été placé en garde à vue après avoir jeté un fumigène sur un gendarme, selon la préfecture.
Les forces de l’ordre ont utilisé des grands moyens: grenades de dés-encerclement, grenades assourdissantes, gaz lacrymogène, matraques …laissant de nombreux blessés.
Images et commentaire FR3: Un médecin bénévole venu passer le week-end aux côtés des manifestants témoigne, sous le sceau de l’anonymat « J’ai vu de nombreux blessés par des éléments de plastique chaud qui ont engendré des blessures graves, des hématomes importants avec des douleurs difficiles à gérer, dit-il. J’ai vu passer 25 blessés à la tente….. Et on a eu du mal à faire venir l’ambulance !«
Voir aussi: THT quand l’UMP de la Manche veut jouer les arbitres…