Le gouvernement japonais, qui avait annoncé vendredi l’arrêt progressif du nucléaire en 30 ans, a tout de même fait savoir samedi qu’il autorisait la poursuite de la construction des trois réacteurs nucléaires déjà en chantier, sans pour autant préjuger s’ils seraient ensuite autorisés à fonctionner. Le Monde.fr avec AFP 15 09 2012
Déjà un pas de coté ou « quand la main gauche ignore ce que fait la main droite ».
« Nous ne comptons pas retirer la permission qui a déjà été accordée par le ministère », a déclaré le ministre de l’économie, du commerce et de l’industrie Yukio Edano lors d’une visite à Aomori, dans le nord du Japon. Deux des trois réacteurs concernés sont en construction à Aomori.
M. Edano a toutefois précisé qu’une fois les réacteurs terminés, leur démarrage serait soumis à l’approbation de la commission qui vient d’être créée par le gouvernement pour contrôler l’industrie nucléaire. Le gouvernement avait annoncé vendredi qu’il comptait prendre toutes les mesures possibles pour amener la production nucléaire à zéro en trente ans.
LA PRESSE DIVISÉE
Avant l’accident de Fukushima, la production nucléaire représentait près de 30 % de la consommation d’électricité au Japon et les autorités prévoyaient d’augmenter cette part à 53 % d’ici à 2030.
Samedi matin, la presse japonaise était divisée dans ses commentaires. L’Asahi Shimbun y voyait une décision « réaliste » car « les centrales nucléaires représentent un énorme risque et les compagnies d’électricité ont totalement perdu la confiance de la nation ».
Le Yomiuri Shimbun, journal populaire, estimait que le gouvernement aurait dû commencer par mettre en place des mesures pour augmenter la production d’électricité non nucléaire avant d’annoncer la fin du nucléaire.