Les scientifiques nous l’annoncent, la Terre est entrée dans une nouvelle époque : l’Anthropocène. Ce qui nous arrive n’est pas une crise environnementale, c’est une révolution géologique d’origine humaine. Un ouvrage de Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz. 320 pages – 18.00 € TTC
Depuis la révolution thermo-industrielle, notre planète a basculé vers un état inédit. Les traces de notre âge urbain, consumériste, chimique et nucléaire resteront des milliers voire des millions d’années dans les archives géologiques de la planète et soumettront les sociétés humaines à des difficultés considérables. Comment en sommes-nous arrivés là ?
Faisant dialoguer science et histoire, les auteurs dressent l’inventaire écologique d’un modèle de développement devenu insoutenable, ébranlent bien des idées reçues sur notre prétendue « prise de conscience environnementale » et ouvrent des pistes pour vivre et agir politiquement dans l’Anthropocène.
Christophe Bonneuil est historien au CNRS et dirige la collection « Anthropocène » au Seuil. Il a notamment codirigé Une autre histoire des « Trente Glorieuses » et coécrit Sciences, techniques et société, La Découverte, 2013.
Jean-Baptiste Fressoz est historien au CNRS et enseigne au King’s College de Londres. Il est l’auteur de L’Apocalypse joyeuse, Seuil, 2012.
http://www.youtube.com/watch?v=-cJYXlfjADE#t=207
Revue Entropia: Fukushima, fin de l’Anthropocène
« la catastrophe de Fukushima comme dévoilement de l’Anthropocène. Notre ambition est ici de faire connaître à des lecteurs curieux et exigeants l’ampleur de la signification de ce mot nouveau qui, pour l’heure, reste largement méconnu. Cette ère est caractérisée par une espèce humaine devenue force géologique par la transformation systématique que ses activités font subir à la nature. Si Hiroshima en est le seuil, Fukushima serat-il le déclic qui détermine de nouveaux imaginaires, empêche l’amnésie et réveille l’insurrection devant l’illusion d’une croissance sans fin ? »
http://www.entropia-la-revue.org/spip.php?article125
Entropia: La Saturation des mondes
« Nous allons vers la saturation des désirs comme nous allons vers la saturation de la planète. Si la saturation des sols par les engrais chimiques, après une période de surproduction, entraîne à terme leur stérilisation, la production industrielle des désirs, passée une période d’euphorie, n’est-elle pas vouée à provoquer une dépression généralisée ?
Il est en tous les cas certain que la surenchère économique du productivisme, alliée à ce mécanisme de l’addiction, constitue la cause principale de l’emballement auquel nous assistons. Quant à la croissance des stimuli dans tous les domaines – en nombre et en intensité –, elle semble être une manière désespérée de relancer cette machinerie fatale.
La réflexion proposée par l’idée provocante de décroissance invite donc à s’interroger sur la saturation des mondes, aussi bien matériels qu’immatériels, et à trouver des pistes visant à engager cette nécessaire désintoxication écologique, culturelle et sociale. »
http://www.entropia-la-revue.org/spip.php?article130