Suspicion légitime autour de l’usine de la Hague. Le rapport sur les leucémies est «cohérent» selon le comité scientifique. LIBERATION LE 18 JUIN 1997
Par ECOIFFIER MATTHIEU LAUNET EDOUARD
Non, le professeur Jean-François Viel n’est pas un charlot.
Oui, il va y avoir un sacré travail pour déterminer si l’usine de retraitement nucléaire de La Hague (Cotentin) menace ou non la santé des populations environnantes.
Voilà en substance les deux principales conclusions auxquelles est parvenu après de très vifs débats internes le comité scientifique chargé par Corinne Lepage de faire un début de lumière sur l’affaire des «leucémies de La Hague».
En janvier, le Dr Viel, professeur de biostatistique et d’épidémiologie, publiait dans le British Medical Journal un article très commenté, qui tendait à établir une corrélation entre la fréquentation des plages à proximité de l’usine de La Hague et un risque anormalement élevé de leucémie chez l’enfant (Libération du 10 janvier). Depuis, la presqu’île du Cotentin vit dans une sorte de guérilla permanente, sur fond d’études, de révélations et de démentis portant sur les rejets radioactifs en mer de l’usine Cogema, qui sont les plus élevés d’Europe. Il fut successivement question de canalisation émergée à marée basse, de mesures de radioactivité commanditées par Greenpeace, de chapardage de matériels de prélèvements (lire ci-contre) et plus généralement des effets induits par les effluents radioactifs dans le milieu marin et, partant, chez l’homme.
Le dossier PDF: SV_n939_decembre1995-Viel
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