Leucémie : Le nucléaire fragilise les moins de 15 ans

Un « excès de cas » de leucémie chez des enfants de moins de 15 ans a été observé autour des 19 centrales nucléaires françaises sur une période de 6 ans, selon une étude de l’Inserm. Une autre étude vient en écho…

Les cas de leucémie à proximité des centrales sont plus nombreux chez les moins de 15 ans.

Les cas de leucémie à proximité des centrales sont plus nombreux chez les moins de 15 ans. SIPA
http://www.franceinfo.fr/societe-nucleaire/leucemie-plus-de-cas-quand-on-habite-pres-d-une-centrale-nucleaire-495233-2012-01-11

Dirigée par le Dr Jacqueline Clavel, responsable d’épidémiologie environnementale des cancers à l’Inserm, l’étude relève 14 cas de leucémie d’enfants dans un rayon de moins de cinq kilomètres autour des 19 sites nucléaires sur la période de 2002-2007. Les taux d’incidence nationaux prédisaient quant à eux la survenue de 7,4 cas en moyenne, soit près de 7 cas de moins. Mais, « lorsque l’on considère globalement la période 1990-2007 », déclare la spécialiste, « cet excès de risque n’est pas retrouvé ».

Le docteur estime donc que sur ce laps de temps de près de 18 ans « le lien avec les radiations ionisantes émises par les centrales en fonctionnement normal ne peut être établi ». En outre, souligne la chercheuse, « cette augmentation d’incidence limitée à la zone située à moins de 5 km des centrales n’est plus du tout observée au-delà, et concerne toutes les tranches d’âges étudiées, et pas seulement les plus jeunes (moins de 5 ans) ».

« La preuve est faite »

L’épidémiologiste observe par ailleurs que l’augmentation des leucémies n’est « pas spécifique d’une centrale particulière ou d’un type particulier de centrale ». Selon elle, ces résultats ne permettent « pas de mettre en cause un facteur spécifique » et amènent les chercheurs à recommander la poursuite des travaux pour améliorer « l’estimation des expositions » et la poursuite des recherches « sur les facteurs qui pourraient expliquer l’augmentation d’incidence observée à proximité des centrales ». Pour plus d’efficacité, note-t-elle encore, il faudrait aussi travailler à l’échelle internationale « pour avoir un plus grand nombre de cas ».

Le réseau « Sortir du nucléaire » et l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’ouest (ACRO) ont de leur côté salué la publication de cette étude de l’Inserm, estimant qu’elle établit une corrélation claire entre les leucémies infantiles et la proximité des centrales nucléaires. 

Pour le réseau, « la preuve est encore apportée que, même en situation non accidentelle, la technologie nucléaire n’appartient plus à un monde civilisé. »

Pour l’ACRO il est désormais « essentiel d’élargir le travail effectué ici à l’ensemble des installations nucléaires, au‐delà des seuls réacteurs, en particulier à des sites de la chaîne du combustible dont les rejets dans l’environnement sont plus importants ». 

Une étude en écho: 

Agrégats de leucémies près de la Hague et de Sellafield

Anita Seth


L’usine de retraitement de la Hague, en France, est la plus grande installation de ce type dans le monde (voir Energie et Sécurité n° 2), avec une capacité annuelle de 1650 tonnes de combustible usé. Une étude, publiée en janvier 1997 dans le British Medical Journal par deux scientifiques français, a montré un lien potentiel entre une occurrence accrue de leucémies infantiles dans la zone située autour de la Hague, et les rejets de l’usine.1 Dominique Pobel et Jean-François Viel ont mené une étude cas-témoin, couvrant une zone d’un rayon de 35 kilomètres autour de l’usine.

 http://www.ieer.org/ensec/no-4/no4frnch/agregats.html

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