L’Etat somme Areva d’agir contre les suicides à La Hague

6 suicides ont déjà été recensés. L’Etat a mis en demeure l’usine Areva La Hague (Manche) de mettre en place un plan d’action après avoir notamment relevé un fort taux de fréquence de suicide des salariés du site.  JDLE  Le 15 octobre 2012 par Valéry Laramée de Tannenberg

L’AFP a reçu ce lundi 15 octobre une copie de cette mise en demeure révélée par la Presse de la Manche. Le chef de la santé au travail de Areva NC La Hague a souligné, dans le rapport d’activité 2011, un taux de fréquence de suicide au sein de l’établissement trois fois supérieur à la moyenne de la Manche, elle-même supérieure à la moyenne nationale, écrit Christine Lesdos, directrice de l’unité territoriale de la Manche de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) dans une mise en demeure.

Le texte, qui invoque des risques pour la sûreté des installations, est daté du 18 septembre, et a été transmis le 8 octobre au Comité d’hygiène et sécurité (CHSCT) du site.?? Ces derniers mois, les syndicats avaient averti à plusieurs reprises que l’usine de recyclage des combustibles nucléaires usés, où Areva emploie directement 3.000 personnes, connaissait un nombre préoccupant de suicides de salariés, chez eux dans la plupart des cas.??

L’Etat demande la mise en place d’un plan d’action permettant l’évaluation et la maîtrise de la charge mentale et physique de travail. Areva La Hague doit en outre ramener la durée du travail sur site et hors site du personnel aux limites maximales légales et mettre en place un système d’enregistrement automatique du début et de la fin de chaque période de travail.

L’état de la santé mentale des salariés se dégrade de façon accélérée depuis deux ans, selon le rapport 2011 du chef de la santé du site. Une possible conséquence de sa nouvelle organisation industrielle, dont le déploiement, rappelle l’Autorité de sûreté nucléaire, n’a pas été une franche réussite.

Les éléments présentés démontrent l’importance de la charge mentale et physique pour certains salariés qui génèrent des risques pour leur santé et leur sécurité et des risques pour la sûreté des installations, écrit Christine Lesdos. Un volume d’heures supplémentaires conséquent a été déclaré en 2011 par des salariés non cadres du service dans lequel un salarié non cadre s’est suicidé en janvier, relève encore la Direction du travail.

En juin 2011, la cour d’appel de Caen a validé une demande d’expertise des risques psychosociaux émanant du CHSCT d’Areva NC, suite à six suicides et une tentative [JDLE].

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