Les solutions de France Nature Environnement pour une "transition écologique"

France nature environnement lance un « appel des 3 000 » à destination des candidats à la présidentielle afin de replacer l’écologie dans le débat politique.DR

28.01.12 LEMONDE   Pour élaborer son « appel des 3 000″ (à lire ici en PDF), France Nature Environnement (FNE) a mobilisé militants, experts et adhérents de base pendant plusieurs mois. Le résultat, foisonnant, alterne demandes concrètes – ne plussoutenir les agrocarburants, abandonner le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes -, grands principes en faveur d’une « transition écologique » de la société française et esquisses de profondes réformes législatives, juridiques, politiques.

>> Lire : Sept candidats devant les militants de l’environnement

Expérience du Grenelle de l’environnement aidant, le dialogue démocratique figure en bonne place. Formation et consultation des citoyens, expertise puis« droit de suite » : l’écologie participative a manifestement inspiré les auteurs du texte qui appellent de leurs voeux des « programmes d’éducation populaire à la consommation responsable, à la préservation de la nature et de l’environnement », dispensés par des animateurs de terrain et dans les médias audiovisuels.

Il faut en finir avec les consultations de façade, prônent-ils. Les Français doiventpouvoir donner leur avis en amont d’un projet d’infrastructure ou de décret. La Commission nationale du débat public devrait être renforcée. De l’Etat, les militants attendent qu’il s’en prenne aux conflits d’intérêts parmi les experts des organismes publics, et qu’il accorde un statut aux associations, qui siègent aujourd’hui bénévolement dans moult instances. Il faudrait en outre protéger les« lanceurs d’alerte », autoriser les « actions de groupe » devant la justice…

Le chapitre économique se concentre sur la question des « écocontributions« . Il va bien falloir financer la transition écologique, autrement dit rénover les bâtiments gaspillant l’énergie, investir dans les filières renouvelables, fermerprogressivement les centrales nucléaires, passer aux « transports doux » et à l’agriculture soutenable.

CHANTIERS PRIORITAIRES

Développer le bio, économiser l’eau, interdire les OGM, ne plus bétonner le territoire, sont des chantiers prioritaires. Un investissement public de 30 à 50 milliards d’euros par an sur une génération devrait servir de levier au changement. FNE envisage un système de protection environnementale codirigé par les cinq partenaires du Grenelle (Etat, collectivités locales, entreprises, associations, syndicats), pour redistribuer les écocontributions vers des domaines-clés. Le tout sans creuser la dette.

Les aides publiques, ajoutent les militants, devront systématiquement êtresoumises à péréquation en fonction de leurs performances écologiques : taxerlourdement les activités très polluantes doit permettre, par exemple, d’encouragerdes activités locales de réparation. A l’échelle internationale, la France devra sefaire le porte-parole de la préservation des océans, de la reconnaissance du principe pollueur-payeur devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ou de l’instauration d’une taxe sur les transactions financières…

Martine Valo

La carte de France des « combats environnementaux » de FNE

Pour accompagner leurs propres propositions, regroupées dans un « Appel des 3.000 » adressé aux partis politiques, les fédérations régionales de FNE ont recensé une trentaine de « combats à gagner » et, en parallèle, presque autant d' »initiatives à encourager », a indiqué Grégoire Lejonc, coordinateur du projet.

Parmi ces « combats emblématiques »: l’arrêt de la centrale de Fessenheim, la plus ancienne de France et de la construction de l’EPR à Flamanville, le rejet des prospections pétrolières en Méditerranée ou des gaz de schiste, l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou d’une nouvelle piste à celui de Mayotte, ou encore le renforcement de la protection des ours dans les Pyrénées.

« Un certain nombre de ces combats sont connus, mais d’autres le sont moins comme le rejet des boues de dragage en mer sans contrôle » en Bretagne, selon Grégoire Lejonc, qui souligne que ces combats portent sur des thèmes variés comme l’énergie, l’agriculture ou la biodiversité.

Ne souhaitant pas se cantonner aux seuls « points noirs » de l’environnement, FNE met aussi en avant les bonnes initiatives existantes pour montrer que, « en les généralisant, on a déjà les clés de la transition écologique ».

Des initiatives qui peuvent porter sur le développement de l’agriculture biologique ou la restauration des « corridors » pour ne plus entraver les migrations de certains poissons sur l’axe Loire-Allier.

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