Les pesticides affectent la physiologie des femmes enceintes, selon une étude scientifique bretonne

L’étude PÉLAGIE (Perturbateurs Endocriniens : Étude Longitudinale sur les Anomalies de la Grossesse, l’Infertilité et l’Enfance) a été mise en place pour répondre aux préoccupations de santé, en particulier celle des enfants, dues à la présence de composés toxiques dans nos environnements quotidiens. Il s’agit d’un suivi d’environ 3500 mères-enfants réalisé en Bretagne depuis 2002. Générations Futures samedi 25 mai 2013 Info Reporterre

L’impact d’expositions prénatales à des contaminants (solvants, pesticides) sur le développement intra-utérin a été suggéré ; l’évaluation des conséquences sur le développement de l’enfant est en cours.

 Publication. Dans le cadre de cette cohorte, Sylvaine Cordier et son équipe (Unité mixte INSERM, Université de Rennes 1, et Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique) viennent de publier le 23 mai les résultats d’un travail [1] réalisé auprès de 83 femmes enceintes.

Celles-ci ont été réparties en trois groupes selon qu’elles résidaient dans des communes où les cultures céréalières étaient plus ou moins présentes. Des prélèvements urinaires ont également été réalisés au cours du premier trimestre de la grossesse.

 Premiers résultats. Les premiers résultats mettent en évidence des « modifications physiologiques et des perturbations individuelles chez les femmes qui résident dans des communes où les cultures de céréales sont fortement présentes », a précisé Sylvaine Cordier au site destinationsante.com. Ces éléments conduisent donc les chercheurs à suggérer « une exposition environnementale à des mélanges complexes de pesticides ».

Les éventuelles conséquences cliniques, pour la femme comme pour l’enfant à naître, doivent cependant encore être évaluées précisément. Ce sera d’ailleurs « l’objectif des travaux suivants puisque les enfants sont également suivis sur le long terme », conclut la scientifique. « Nous allons également essayer d’identifier les pesticides en question ».

 « Ces nouveaux résultats indiquent que les inquiétudes légitimes des riverains des zones agricoles cultivées de manière intensive doivent faire l’objet d’une attention plus forte des pouvoirs publics. » déclare F. Veilllerette, porte-parole de Générations Futures.

« Ces études n’auront de sens que si elles incitent à des prises de décisions politiques claires et volontaristes en terme d’interdiction de certains pesticides, notamment les perturbateurs endocriniens, et dans cette attente la mise en place de zones de protection de 100 mètres minium le long des habitations jouxtant ces zones agricoles. » conclut-il.

Notes

[1] Source : INSERM, 23 mai 2013



Source : Générations Futures

 

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