Les multiples difficultés pour évaluer les conséquences de Fukushima chez les enfants

Aujourd’hui, au Japon, à Fukushima, il est bien difficile de se faire une idée claire de la situation sanitaire des enfants. Par Michel Philips 28 Novembre 2011 Edition : Japon, un séisme mondial

 Cette vidéo témoigne bien de ces difficultés.

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Pourquoi il y a-t-il tant de difficultés et quelles sont-elles ?

C’est ce que je propose de survoler ensemble.

 La peur

La première difficulté est liée à la peur : beaucoup de parents hésitent à consulter avec leurs enfants tout simplement parce qu’ils ont peur d’être confrontés à une réalité inquiétante.

Exactement comme une femme peut refuser de voir son gynécologue car elle craint le résultat d’un frottis ou d’une mammographie. Exactement comme un homme peut se refuser à effectuer une recherche de sang dans ses selles.

Un cancer ou la radio-activité fait peur.

 Le manque de formation des médecins

La seconde difficulté tient au fait que les médecins, le corps médical, n’est pas formé à évaluer des troubles liés à la radio-activité.

Durant les études médicales, la formation  concernant les radiations est pratiquement absente. Les médecins n’en savent « que dalle » !

Du coup, quand ils sont consultés, ils répondent évasivement, n’osent pas dire leur ignorance. Ils minimisent.

 Le manque de spécificité des symptômes

Une troisième difficulté résulte d’un certain flou concernant les symptômes. Quand votre système immunitaire est déficient, vous souffrez de troubles assez vagues : fatigue, perte d’attention, pâleur, tendance aux infections. Il s’agit rarement un tableau clinique très spectaculaire, comme c’est le cas, par exemple, lors d’un début de coma quand un diabète s’installe.

Si vous n’avez pas l’attention attirée, il est possible d’ignorer certains signes. Votre diagnostic en souffrira d’autant.

 La variété de symptômes selon la dose et dans le temps

Quatrième difficulté : les symptômes des radiations varient beaucoup en fonction de la dose reçue et aussi en fonction du moment où le patient est examiné. Être irradié, c’est à la fois un évènement « aigu » mais aussi « chronique » ! Les signes ne seront pas les mêmes, encore une façon d’ « égarer » le médecin.

 La difficulté matérielle et technique à évaluer de façon précise

Une évaluation correcte de la radio-activité nécessite un appareillage technique coûteux, manié par un personnel formé. Cela coûte cher.

 Le silence de Tchernobyl

Cinquième difficulté : le « couvercle » posé sur la seule vraie catastrophe connue, celle de Tchernobyl.

Tout y a été fait, depuis le début, pour retarder, ralentir, empêcher des études scientifiques auprès des populations. Un scientifique « trop honnête » a même fait de la prison pour cette raison. Voir ICI, le cas du professeur Bandajevski.

Faute de cela, à Fukushima, le personnel est condamné à « repartir à zéro », comme s’il n’y avait pas eu de Tchernobyl !

Les professionnels japonais qui se sont rendus à Tchernobyl n’ont pas pu en retirer grand chose.

 Les réticences des autorités japonaises

Comme à Tchernobyl, les autorités japonaises craignent les conséquences d’une diffusion des informations. Elles préfèrent parler de « décontamination » plutôt que d’envisager un important déplacement de populations.

 Conclusion

Il se passera encore bien du temps avant qu’on ne puisse évaluer de manière correcte et précise toutes les conséquences de la catastrophe japonaises sur la santé des enfants, exactement comme à Tchernobyl.

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