Les industriels européens s’inquiètent de l’abandon du nucléaire

 La sortie du nucléaire décidée par l’Allemagne pourrait bien faire des émules. Une hypothèse qui inquiète les représentants de l’industrie européenne. Ils craignent une hausse des prix sur le marché de l’énergie et demandent à Bruxelles une étude d’impact Euractiv 20 juin 2011

L’abandon du nucléaire a pris toute sa place dans le débat européen depuis la catastrophe japonaise de Fukushima, le 11 mars 2011. En avril dernier, l’Allemagne a annoncé sa sortie complète pour 2017, et le referendum italien du 13 juin a tranché dans le même sens. Ces décisions inquiètent les industriels de l’énergie. Première conséquence selon eux, la flambée des prix dans le secteur de l’énergie, ce qui aurait un impact négatif sur la compétitivité du marché européen de l’énergie. Le 10 juin, les patrons de toute l’Europe, représentés par Business Europe, ont adressé une lettre au commissaire en charge de l’Energie, Günther Oettinger. La missive demande à la Commission la réalisation d’une étude d’impact sur la sortie du nucléaire et ses conséquences sur les prix de l’énergie. « Nos prix sont déjà trés élevés ( …), la sortie allemande les fera augmenter », peut-on lire dans la lettre. Les industriels insistent pour que les conclusions de l’étude figurent dans la stratégie pour l’Energie en 2050, attendue en septembre.

Coalition.  Le 15 juin, à la suite d’une réunion, le président de la Confédération estonienne des Employés, Enn Veskimägi, a déclaré que « la décision prise par le gouvernement allemand nuisait à la politique européenne contre le changement climatique et augmentait les frais des producteurs en énergie ». Les partisans du nucléaire citent une étude de la Fédération allemande des industries montrant que la décision de Berlin alourdirait les factures des Européens dès 2017.

Stratégie nationale.  Mais la sortie du nucléaire a aussi ses partisans. Le porte-parole de l’Association européenne de l’énergie éolienne (EWEA), Julian Scola estime que, « les énergies renouvelabes sont tout aussi compétitives que le nucléaire et peuvent relancer le marché ». « De plus l’énergie éolienne est bien moins chère que l’énergie nucléaire », a-t-il répondu à Euractiv. com. Selon lui, la décision allemande ne peut pas être évaluée par l’exécutif bruxellois. « La stratégie énergétique est une compétence nationale », ne manque-t-il pas de rappeler. La Commission européenne n’a pour l’instant pas encore répondu à la demande des industriels européens. Ce n’est pas la première fronde contre la décision de Berlin. Le quotiden allemand Die Weltannonçait dans son édition du 16 juin que la stratégie énergétique de la chancelière Angela Merkel, « devrait rencontrer de multiples objections venant de Bruxelles ». EurActiv.com Rédaction de Bruxelles traduit de l’anglais par Euractiv.fr . Copyright © EurActiv.fr

Source : http://www.euractiv.fr/energie-environnement/industriels-europeens-inquietent-abandon-nucleaire-8282.html

Voir aussi: Le nucléaire civil après Fukushima: le sens de l’irréversible ( mai-oct 2011)

 

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