EDF serait prêt à associer son homologue chinois à la construction de réacteurs en France, selon des documents confidentiels que publie le « Nouvel Observateur ».
Le Nouvel Obs le 25-01-2012 Par Caroline Michel Journaliste au Nouvel Obs

Ils ont lu ces pages imprimées recto-verso et se sont étranglés quand ils ont réalisé l’étendue du partenariat envisagé : l’électricien chinois pourrait même être associé à la construction de réacteurs en France. De quoi inquiéter toute la filière industrielle.
Des centrales construites en France ?
Le 23 décembre, ils ont pris la plume pour interroger le Premier ministre, dans une lettre que « le Nouvel Observateur » s’est procurée.
Cet accord soulève de vives inquiétudes pour l’avenir de la filière nucléaire française, ont-ils écrit à François Fillon. Il valide, en effet, les prétentions de l’entreprise chinoise qui souhaite participer aux nouveaux projets nucléaires d’EDF en France [le mot est souligné]. Une entreprise chinoise pourra-t-elle demain construire des centrales nucléaires en France ? Le fabricant de réacteurs, Areva, sera-t-il placé, par son propre gouvernement, en situation de concurrence face à une entreprise publique chinoise ? »
Cinq semaines ont passé et les élus n’ont toujours pas reçu de réponse. « Je ne sais pas comment vous avez obtenu cette lettre que nous n’avons pas souhaité rendre publique. Je la commenterai quand j’aurai reçu une réponse du Premier ministre », nous dit Bernard Cazeneuve.
Le gouvernement risque d’être embarrassé. L’affaire n’est pas seulement vitale pour l’industrie de l’atome. En pleine campagne présidentielle, elle pourrait aussi devenir symbolique de la défense du « made in France ». « Le Nouvel Observateur » a aussi obtenu une copie de ce protocole secret de 2010. Il est sans ambiguïté.
(Article à lire en intégralité dans « le Nouvel Observateur » du 26 janvier 2012)
La lettre de Jean-Marc Ayrault à François Fillon sur l’accord d’EDF et de CGNPC