Les agriculteurs sont bien victimes des pesticides

Un agriculteur réglant son pulvérisateur d'insecticides en France. ©Claudius Thiriet / Biosphoto / AFPUn décret publié le 9 juin 2015 reconnaît le caractère professionnel de la maladie du lymphome malin non hodgkinien chez les agriculteurs.  15-06-2015 
Un agriculteur réglant son pulvérisateur d’insecticides en France. ©Claudius Thiriet / Biosphoto / AFP
Une maladie enfin indemnisée

L’inscription au tableau des maladies professionnelles « permettra à de nombreuses victimes d’obtenir une prise en charge des soins liés à leur pathologie, ainsi que l’attribution d’une indemnisation » se réjouit l’association Phyto-victimes qui fait état de nombreuses années de discussion au ministère de l’Agriculture avant d’arriver à ce résultat. Selon l’association, cette pathologie avait déjà été reconnue comme maladie professionnelle, mais pour des individus qui avaient eu la patience d’affronter une longue procédure. La reconnaissance officielle va donc inciter les malades à se lancer dans la démarche. Il y a deux ans, c’est la maladie de Parkinson qui a été reconnue comme maladie professionnelle pour les agriculteurs, toujours à cause de l’exposition aux produits chimiques. D’autres affections pourraient également être reconnues comme professionnelles en lien avec les pesticides comme des leucémies, des maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer, et des cancers comme celui de la prostate. C’est du moins ce qu’espère Phyto-victimes.

RELANCE. Le ministère de l’Agriculture ne met en tout cas plus guère en doute la nocivité des produits phytosanitaires. Aussi, dans un communiqué,le ministre Stéphane Le Foll a annoncé sa volonté de relancer le plan Eco-phyto destiné à réduire de moitié la consommation de pesticides d’ici 2018, un objectif qui ne sera vraisemblablement pas atteint. Ce nouveau plan estsoumis à consultation du public jusqu’au 29 juin.

http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20150615.OBS0804/les-agriculteurs-sont-bien-victimes-des-pesticides.html

 

Ségolène Royal veut interdire le Round-up
La ministre du Développement durable a profité à Bordeaux ce week-end de Vinexpo salon professionnel de la viticulture (3,7% de la surface agricole mais 20% des pesticides épandus), pour annoncer sa volonté d’interdire dès 2018 la vente libre du Round-up pour les jardiniers amateurs. Cela signifie que ce produit ne pourra être vendu sans que les jardineries ne donnent des explications sur sa dangerosité. La loi Labbéprévoit l’interdiction totale des pesticides dans les espaces verts publics en 2020 et dans les jardins à l’horizon 2022. Longtemps présenté comme respectueux de l’environnement par son fabriquant, Monsanto, le glyphosate –agent actif du Round-up- a été classé en mars dernier comme «cancérogène probable » par l’Organisation mondiale de la santé.

 

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