COMMUNIQUÉ du CRILAN du 21 décembre 2012
Les dernières annonces quant aux coûts du nucléaire ont mis en lumière :
– Les 500 millions d’euros pour le démantèlement du petit réacteur ( 70 mégawatts) de Brennilis en Bretagne ;
– Le surcoût de près de 6 milliards pour la construction de l’EPR de Flamanville ;
– À peu près le même surcoût pour l’EPR d’OLKILUOTO qu’AREVA a vendu pour 3 milliards aux producteurs privés finlandais qui refusent de payer le supplément ;
– Les 4 milliards pour le démantèlement de la première usine de retraitement-extraction de plutonium de la Hague ;
ET cela en fonctionnement non accidentel.
En cas d’accidents majeurs, comme ceux de Tchernobyl et de Fukushima, l’IRSN en estimait le coût dans une fourchette de 600 à 1000 milliards ( cf le rapport public de la Cour des comptes de janvier 2012-Page 202) . Elle le révise étonnamment, aujourd’hui, à la baisse, pour la France, à 430 milliards.
L’industrie nucléaire civile ( le militaire est encore moins transparent) menace l’économie française d’effondrement catastrophique.
Au début des années 2000, divers audits estimaient l’endettement d’EDF entre 35 à 43 milliards d’euros. Un flou de 8 milliards !
On annonce, début janvier, chaque année, les bénéfices d’EDF et jamais l’état de ses dettes endémiques : aujourd’hui, on peut les estimer aux environs de 50 milliards, …en fonctionnement non accidentel.Et ce, sans donner la juste estimation:
-Des coûts de la prolongation de la durée de vie des réacteurs ,
– Des coûts du démantèlement de l’ensemble des 58 réacteurs, maintenant ou plus tard,
– Des coûts du stockage des résidus de celui-ci;
– Des coûts du stockage des déchets nucléaires, d’abord estimés à 15 milliards que l’on estime déjà à 30, voir à 50 milliards en 2026, date présumée du début de leur enfouissement.
EDF, c’est Électricité Dette France.
Ce n’est pas l’augmentation du kWh de 2,5% sur la quittance au 1er janvier qui comblera ces trous énormément plus importants que celui de la Sécurité Sociale ou celui des caisses de retraites estimé pour 2020.
Qui paie ? Qui paiera ?
-Le consommateur : depuis l’arrivée de M.PROGLIO à la tête d’EDF l’augmentation avoisine les 20%.
-Le contribuable, consommateur ou non de l’électricité d’EDF. Des impôts cachés passent déjà par le biais du budget de l’État pour la recherche attribuée au CEA, l’un des membres du combinat AREVA ( avec FRAMATOME et un peu EDF).
La pieuvre nucléaire fait tentacules basses sur l’État, son propriétaire, qui ne connaît pas les populations concernées quant aux choix énergétiques faits avant même tout débat public ou sur la transition énergétique, mais qui les connaît très bien quand il s’agit de les ponctionner.
Arrêtons cette escroquerie de l’État entrepreneur, légalisée par l’État institutionnel.