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Notes de Fukushima, aurait pu écrire Kenzaburô Ôé. Presque cinquante ans après ses Notes d’Hiroshima (1965) dans lesquelles il se penchait sur les souffrances des irradiés, le prix Nobel de littérature 1994 vient de signer une pétition contre la reprise de l’activité nucléaire au Japon, pétition qu’il a remise en main propre au premier Ministre Yoshihiko Noda.
Après l’accident de Fukushima, en Mars 2011, l’ensemble des réacteurs nucléaires de l’archipel avaient été arrêtés pour des questions de sécurité. Mais la semaine dernière, deux mois après l’extinction du dernier réacteur, le gouvernement décidait de reprendre l’activité, suscitant l’ire des anti-nucléaires.
Déjà au Salon du Livre de Paris, en mars dernier, Ôé avait insisté sur la nécessité d’une rupture, situant Fukushima dans la droite ligne d’Hiroshima : « Les Japonais ne devraient pas penser l’énergie nucléaire en termes de productivité industrielle » rapportait alors le journal ActuaLitté, citant ses propos, « ils ne devraient pas tirer de la tragédie d’Hiroshima une « recette » de croissance. Comme les séismes, les tsunamis, et les autres catastrophes naturelles, l’expérience d’Hiroshima devrait être gravée dans la mémoire humaine. C’était une catastrophe bien plus dramatique que les désastres naturels, justement parce qu’elle est née de la main de l’homme ». Selon un sondage publié par l’organisme indépendant Pew Research Center, 70% des Japonais interrogés sont partisans d’une réduction ou d’un arrêt total de la production d’énergie nucléaire.