Elle avait fait grand bruit au printemps dernier. L’étude de l’Ademe sur un mix électrique 100 % renouvelable en France en 2050 a enfin été finalisée. Un aperçu des conclusions a été donné le 6 octobre. 8 octobre 2015
Cette étude devait à l’origine être rendue publique en avril, mais elle n’avait finalement pas été dévoilée. Ce revirement de dernière minute avait suscité de multiples interrogations. L’Ademe aurait-elle donc subi des pressions ? « Cette étude n’est pas terminée », recadrait le 14 avril Bruno Lechevin, président de l’agence, pour calmer les esprits. « L’Ademe veut éviter que l’on passe à côté de la substantifique moelle et de la valeur ajoutée de cette étude. Nous avons décidé de réaliser des tests de sensibilité supplémentaires sur certains hypothèses, comme la baisse des coûts des renouvelables et l’évolution de la demande d’énergie. » C’est désormais chose faite. Un aperçu des conclusions finales a été donné à l’occasion d’un colloque organisé par l’ATEE (association technique énergie environnement).
Un sujet sensible ? Il s’agit de ne pas interférer avec les discussions en cours sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui doit préciser la trajectoire énergétique française aux échéances 2018 et 2023. « Notre étude est une photographie de ce que pourrait être le parc français à l’horizon 2050 », souligne Damien Siess, directeur adjoint Production et énergies durables de l’Ademe. En aucun cas, l’agence n’entend indiquer la trajectoire à suivre, entre aujourd’hui et 2050, pour atteindre 100 % d’électricité renouvelable. L’Ademe a voulu savoir quelles seraient les contraintes si on augmentait massivement la part des renouvelables en France métropolitaine. Avec le but de minimiser le coût de l’électricité.
« Comment optimiser le mix ? Où placer géographiquement les renouvelables ? Avec quels impacts économiques ? », interroge Damien Siess. Pour le savoir, l’Ademe a posé « des hypothèses assez fortes sur le pilotage de la demande ». Qu’il s’agisse de la consommation des chauffages, de l’eau chaude sanitaire, de la recharge des véhicules électriques… Mais aussi des hypothèses sur les gisements de renouvelables, l’acceptabilité des populations locales et le coût de chaque technologie.
Ainsi l’éolien terrestre passerait de 80 euros par mégawattheure aujourd’hui à 65 en 2050.
L’éolien en mer posé, de 200 à 80.
Le photovoltaïque, de 150 à 60 au sol et de 250 à 85 en toiture.
Les énergies marines, de 250-300 à 110.
Retrouvez la version complète de cet article le 12 octobre dans le supplément hebdomadaire d’Environnement Magazine