Jean-Luc Caouren souffre d’un lymphome. Il demande que ce cancer soit reconnu comme maladie professionnelle par la Sécu.
« Je suis debout, mais je me demande encore comment… Je pense que je n’irai pas loin. » Sur les marches du tribunal de Brest, Jean-Luc Caouren s’adresse aux journalistes. Il souffre d’un lymphome.
Une forme de cancer, qu’il associe au travail qu’il a occupé pendant 17 ans à L’Île-Longue, la base opérationnelle des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. Un poste d’appareilleur, qui l’a vu manipuler des têtes nucléaires de 1981 à 1997. Mickaël LOUÉDEC. Ouest France Brest le
Reconnaissance de la maladie
En 2012, le Centre régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP) de Bretagne refuse de faire le lien entre sa maladie et son travail. Rebelote auprès du CRRMP de Normandie en septembre 2015, après que le tribunal a demandé un second avis.
Âgé de 58 ans, il attend désormais que le lymphome soit inclus, par la Sécurité sociale, dans la liste des maladies professionnelles.
« À l’époque, on n’avait pas le choix »
« Vous disposez de suffisamment d’éléments de preuve », plaide Me Labrune, son avocate, devant le tribunal de Brest. Pour elle, le lien entre le travail et la maladie est « établi au regard des conditions de travail ».
De son côté, Me Bellein, avocate de l’État, rappelle l’avis négatif donné à deux reprises par des autorités scientifiques. « À l’époque, on n’avait pas le choix d’aller travailler, sinon c’était le licenciement. Je savais qu’il y avait un danger, j’étais terriblement angoissé », témoigne Jean-Luc Caouren.
Le verdict a été mis en délibéré au 30 mars.
Voir aussi
Voir aussi: Sous-marins nucléaires de Brest et missiles: ouvriers irradiés et pastilles d’iode