Le Cotentin est une des régions les plus nucléarisées du monde, c‘est un Fukushima qui s’ignore:
- à La Hague, une usine de retraitement qui stocke sous des hangars et retraite le combustible d’une centaine de réacteurs ;
- à Flamanville, deux réacteurs de 1300 mw et un EPR en construction , étendard mondial et déjà mité des centrales nucléaires françaises ;
- à Cherbourg, un arsenal militaire consacré à la terreur atomique mondiale et au démantèlement des coeurs de sous marins ;
- à Digulleville, un centre de stockage de déchets radioactifs qui contaminent la nappe phréatique ;
- partout autour, ces territoires quadrillés, assujettis et balafrés par ces lignes « très haute tension » (THT) destinées à alimenter le marché concurrentiel et international de l’énergie.
Pas étonnant que l’ on cherche à anéantir toute contestation quitte à inventer des coupables parfaits.
Mardi matin à Cherbourg, il y avait salle comble pour le procès de 3 inculpés du camp de Valognes en novembre 2011.
Le Tribunal les a relaxés au terme d’un procès démontrant l’absence de preuves.
Ce procès s’est déroulé dans une ambiance surréaliste où le public se sentant malmené a réagi aux propos et attitudes peu amènes du Tribunal.
Le journaliste de la Presse de la Manche rapporte l’ambiance.
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De l’ambiance à l’audience…Si les audiences du tribunal correctionnel de Cherbourg se déroulent en règle générale dans une ambiance feutrée, par respect pour l’institution judiciaire et le bon déroulement de l’audience, ce n’était pas vraiment le cas hier. « Je vous préviens, je ne veux ni rires, ni huées, ni sifflets ou applaudissements pendant l’audience », avait pourtant mis en garde fermement le président, Jean-Wilfrid Noël, en guise d’introduction. Après un quart d’heure relativement tranquille, premier incident. Lors d’une perquisition au domicile de l’un des prévenus, des cahiers de notes évoquant des actions militantes, une carte IGN, des bons de livraison de tracts et banderoles anti-THT avaient été trouvés… « Vous êtes ridicules ! », éructe alors un homme au fond de la salle, avant de se répéter. « Moi aussi j’ai des tracts chez moi ! » Outré, le président réclame qu’on le sorte.Au moment où le procureur entame son propos… « Micro ! On n’entend rien ! », peut-on entendre dans l’assistance. « Et alors ? », ricane le magistrat. Les avocats de la défense : « On aimerait tout de même entendre vos réquisitions ! ». « Ah bon ? Pourquoi ? » Le ton monte. Jean-Wilfrid Noël calme le jeu : « C’est une taquinerie, il ne faut pas le prendre au premier degré ! ».Éric Bouillard est vraiment au cœur des tensions, ses mots sont régulièrement ponctués de rires ironiques de la part des soutiens aux prévenus. Quand son tour est passé, et qu’il murmure quelques mots à ses substituts, la plaidoirie de la défense est ainsi interrompue : « Est-ce que Monsieur le Procureur peut écouter ? » Un jeune homme s’avance même jusqu’au magistrat pour réitérer la demande. Du jamais vu… Après avoir prononcé la relaxe, Jean-Wilfrid Noël, visiblement irrité, annonce : « Tous ceux (NDLR : quatre ou cinq personnes) qui se sont permis très grossièrement de perturber cette audience seront entendus et éventuellement jugés sur ces faits d’outrage. » Entre les militants antinucléaires du collectif Stop Castor et les représentants de la justice, qui sont pourtant amenés régulièrement à se rencontrer (!), ce n’est pas de l’amour vache… c’est de la rage. |
La Presse de la Manche, le 10/10/2012
Avec un merci spécial à Percysoustension
http://percysoustension.pagesperso-orange.fr/nucleaire/archives/cherbourg_01.html