Fukushima : Une Française visite la zone interdite

Pour mieux comprendre la tragédie vécue par les évacués de la zone interdite de Fukushima, Janick Magne, Française résidente au Japon depuis 33 ans et candidate Europe Ecologie-Les Verts aux élections législatives pour les Français de l’étranger, se rend samedi 18 février à Futaba, ville-fantôme à 1,5 km de la centrale de Fukushuma-Daiichi en ruines. Tokyo, le 17 février 2012.

Voir le compte rendu en fin d’article.

En octobre 2011, elle avait déjà accompagné Eva Joly dans la zone non-évacuée de la région de Fukushima. Mais qu’une personne étrangère soit autorisée à pénétrer dans la zone interdite est exceptionnel.

Une famille amie, qui habitait Futaba jusqu’au 12 mars 2011 (date de l’explosion du réacteur 1), l’a invitée à se joindre à une courte visite de leur ville, visite qui, pour des raisons de radioactivité intense, ne peut dépasser 5 heures.

Janick Magne sera en tenue de protection complète, de la tête aux pieds, avec gants et masque. Son groupe a été prévenu qu’il est interdit de ramasser tout objet qui tomberait au sol, à cause de la forte radioactivité et des radionucléides omniprésents. La radioactivité actuelle y est de 100 à 400 microsieverts/h (taux normal à Tokyo: 0,08 microsieverts).

La ville, bâtie en hauteur, est toujours debout, peu de maisons ont souffert à Futaba, fils et poteaux électriques sont à leur place. Mais tout est tellement contaminé que les évacués ne peuvent pas même récupérer leurs vêtements.

Avant son départ, Janick Magne a expliqué sa démarche :

“Après ma rencontre le 12 février avec des évacués de Futaba et leur maire réfugiés dans un lycée désaffecté de la grande banlieue de Tokyo, j’ai voulu voir de mes propres yeux ce qu’était leur cadre de vie avant la catastrophe. Je veux témoigner en direct de l’horreur du nucléaire, des tragédies humanitaires et du scandale sanitaire intolérable dont il est la cause.

Ce témoignage est une promesse faite aux évacués de Futaba, qui se retrouvent aujourd’hui dépossédés de leurs maisons et de leurs terres, orphelins de leur passé et de leur avenir, malades, désespérés. Car jamais les habitants de la zone interdite ne pourront rentrer chez eux, ni leurs enfants, et peut-être même pas leurs petits-enfants. Quand j’ai demandé au maire de Futaba quel message il voulait transmettre aux Français et au monde, il m’a dit ‘Parlez de nous, dénoncez ce qui se passe, faites-le savoir!’”

Janick Magne est équipée d’un appareil photo et d’une caméra. Elle communiquera son expérience en direct sur twitter (si le réseau le permet) et sera disponible pour des interviews dès son retour à Tokyo samedi en milieu de journée (heure française).

Le compte rendu de sa journée sur son blog: De retour de la zone interdite de Fukushima (ville de Futaba)

http://janickmagne.blog.lemonde.fr/2012/02/19/de-retour-de-la-zone-interdite-de-fukushima-ville-de-futaba/#xtor=RSS-32280322

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.