Nous savions déjà que l’apparition des cancers de la thyroïde chez les enfants de Fukushima avait été plus précoce qu’à Tchernobyl. A peine 3 ans après la catastrophe, on commençait déjà à en observer. Lire ici. Auparavant, l’idée des scientifiques était que ce type de cancer, après un accident nucléaire, mettait au moins 4 ou 5 ans pour apparaitre. De plus, la fréquence de ces cancers était alarmante : 100 fois plus fréquents qu’en « temps normaux ». Blog Mediapart 06 OCTOBRE 2014 PAR PHILIPS MICHEL ; Site CRE France 13 02 2015.
On savait que ces cancers touchaient préférentiellement les enfants, des organismes où les divisions cellulaires sont plus nombreuses que chez les adultes. Fukushima l’a amplement confirmé.
A Fukushima, non seulement le relevé de fréquence des cancers de la thyroïde chez les enfants a explosé rapidement après l’accident, mais le suivi des enfants a montré que, avec le temps, de plus en plus de nouveaux cancers apparaissaient.
Première confirmation en mai 2014, ici.
Seconde confirmation en août 2014. Lire ici. Nous en étions à 104. Cancers plus précoces mais donc aussi plus fréquents.
Nous apprenons aujourd’hui que, au sein de cette population d’enfants touchés par un cancer de la thyroïde, dans 2 cas, à l’occasion de l’opération, il a été mis en évidence des métastases pulmonaires. Cette découverte tendrait à accréditer l’idée que ces cancers sont particulièrement agressifs. Tout se passe comme si, non seulement, ces cancers apparaissaient rapidement mais qu’ils étaient également plus « méchants ». Lire ici.
A ces mauvaises nouvelles, il faut ajouter la volonté évidente des autorités pour en faire connaitre le moins possible. Il s’agit, en l’occurrence, de la mise en application d’une loi visant à réduire au maximum la publication d’informations concernant Fukushima et ses suites : à partir de décembre, un simple tweet pourra envoyer quelqu’un en prison ! Lire ici.
Rappelons enfin que tout est fait pour « déplacer » les responsabilités vers les populations concernées par la catastrophe. Lire à ce sujet l’article d’une universitaire française vivant au Japon, Mme Asanuma Brice. Tout se passe comme si la responsabilité des conséquences de la catastrophe (radiations, retour au domicile abandonné,…) revenait à ceux qui en sont les victimes ! Une véritable manipulation des esprits.
Des premiers nouveaux cas de cancer avérés ou soupçonnés ont été détectés récemment chez des mineurs de Fukushima, au Japon, indique ce vendredi 13 février un rapport de la préfecture !
Ces cas n’existaient pas au moment de l’accident de la centrale nucléaire ni dans les mois suivants. Selon ce document, sur les 75’311 enfants réexaminés, un a développé récemment un cancer et sept autres sont soupçonnés d’être également atteints, alors que ces mêmes mineurs (quatre garçons, quatre filles) n’avaient présenté aucune anomalie lors d’un contrôle initial. La première phase d’examen (menée d’octobre 2011 à fin 2014) avait porté sur 298’577 des 367’687 jeunes habitants de la région âgés de moins de 18 ans au moment de l’accident survenu en mars 2011 à cause d’un terrible tsunami. Elle avait révélé 86 cas avérés de cancer de la thyroïde et 23 cas fortement soupçonnés chez des mineurs, mais il était impossible de dire s’ils étaient apparus après le drame et pouvaient en être une conséquence ou non, faute de données comparatives antérieures.
La deuxième étude débutée en 2014 et qui a déjà permis de revoir 75’311 enfants est en fait la première à réellement pouvoir mesurer les cas apparus avec certitude après l’accident. Elle permet de déceler des tumeurs qui n’existaient pas lors du premier examen servant désormais de base de référence. Là encore, la responsabilité directe de l’accident ne peut être établie avec certitude, mais les soupçons sont davantage justifiés. La commission d’étude tend à considérer cependant que «malgré ces nouveaux résultats, il n’est pas nécessaire à ce stade de modifier l’avis émis précédemment» selon lequel les radiations ne sont pas la cause de ces cancers.
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