Eolien offshore: L'avenir éolien de Cherbourg compromis?

Et le gagnant est… mercredi à Paris, Ségolène Royal a communiqué le résultat du deuxième appel d’offres pour l’éolien en mer. Ouest France 8 mai 2014
EOLIENNES MARINES NORMANDES: ÇA SOUFFLE SUR LE TRÉPORT… MAIS INQUIÉTUDES À CHERBOURG

« L’appel d’offres pour un nouveau champ d’éoliennes marines au large des côtes normandes (en face Le Tréport) vient d’être emporté par un consortium industriel emmené par GDF SUEZ… En revanche, du côté de Cherbourg qui a été choisi comme base d’action du consortium EDF ALSTOM, on s’inquiète des éventuelles conséquences d’un rachat d’ALSTOM par l’américain Général Electric: la filière d’éoliennes marines pourrait-elle être impactée par ce grand mécano plus financier qu’industriel?

En effet, le 6 mai dernier, les PDG d’ALSTOM et de DCNS devaient présenter officiellement leur rapprochement en matière de construction d’éoliennes marines flottantes. ALSTOM devant fournir l’éolienne (Hallade 150) tandis que DCNS Cherbourg se chargeait de concevoir et fabriquer le flotteur. La présentation de ce partenariat a été annulée et depuis le début de la semaine, on n’a pas de nouvelles plus précises… Même si la ministre de l’écologie Ségolène Royal a évoqué les éoliennes flottantes dans ses déclarations du 7 mai. Du côté de l’offre d’achat américaine d’ALSTOM, c’est François Hollande lui-même qui déclarait sur BFM TV en début de semaine qu’elle n’était pas aboutie…

Affaire à suivre et suivie au plus haut sommet de l’Etat comme toute chose d’importance en France depuis François 1er ! » Normandie CanalBlog 

Ce qui bruissait s’est confirmé : le consortium GDF-Suez, avec Areva, le Portugais EDP Renewables et le Français Neoen Marine, réalise un doublé. L’État lui attribue la construction et l’exploitation du champ des deux îles entre Noirmoutier et Yeu et celui du Tréport.

Une belle revanche sur son concurrent EDF qui, lors d’une première manche en 2012, avait gagné trois des quatre parcs attribués : Guérande en Loire-Atlantique, Fécamp en Seine-Maritime et Courseulles-sur-Mer, dans le Calvados. GDF-Suez avait fait chou blanc… au Tréport, avec une proposition jugée non-recevable. Seul Areva, alors associé à l’Espagnol Iberdrola, avait tiré son épingle du jeu au large de Saint-Brieuc.

Du travail… mais pas pour Alstom

Il s’agit cette fois de fournir 1 000 MW avec les deux nouveaux parcs, l’équivalent d’un réacteur nucléaire. Le consortium GDF joue la carte de la puissance et de l’économie avec des éoliennes de 8 MW. Il n’en faudra que 62 en Vendée. EDF, associé à l’Allemand WDP offshore et Alstom, en avait prévu 83 avec ses Haliade (nom du modèle) de 6 MW.

Les machines font 190 m de haut, de la surface de l’eau à la pointe d’une pale. Elles vont être installées sur des structures en métal à quatre pieds, des « jackets ». Le plus gros sera construit au Havre et à Dunkerque, l’assemblage s’effectuant à partir de Saint-Nazaire. La décision fait des déçus en Pays de la Loire où le couple EDF-Alstom a davantage creusé son sillon.

Alstom construit une usine de nacelles et d’alternateurs à Montoir, près de Saint-Nazaire. Sur l’autre rive de la Loire, il a arrimé un prototype d’Haliade ; 150 ingénieurs sont attendus à Nantes. Avec cette équipe-là, le projet des deux îles représentait un bonus non négligeable en terme d’emploi.

Christophe Clergeau, vice-président de la Région, n’avait d’ailleurs pas caché sa préférence voilà quelques semaines. Le climat d’incertitude autour d’Alstom a t-il pesé ? Le gouvernement a t-il craint de voir une technologie française devenir américaine ? « La course était serrée », dit Ségolène Royal en assurant avoir suivi l’avis de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) qui préférait GDF-Suez.

Lot de consolation : les Chantiers STX de Saint-Nazaire peuvent espérer construire tout ou partie des jackets et les sous-stations, éléments à forte valeur ajoutée, nécessaires au transport de l’électricité produite. GDF-Suez promet 500 emplois en Vendée dont 130 en direct pour l’entretien, plus que son concurrent, donc là on est plutôt content. D’éventuels sous-traitants. Cherbourg, où Alstom fabrique des pales, dispose d’un joker avec la DCNS et l’hydrolien.

La ministre a annoncé un troisième appel d’offres avec de l’éolien fixe et flottant et de l’hydrolien. « Je souhaite que nous puissions disposer d’une capacité de 6 000 MW en 2020. »

 

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Voir ci dessous l’article de la Presse de la Manche du 8 mai 2014

eolien cherbourg

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