Environnement: le PS s’obstine à rester dans le passé


Une ère nouvelle

Nous rentrons dans l’ère de l’énergie chère qui va poser un énorme problème social, et qui va nous obliger à reconsidérer entièrement notre type de développement, notre modèle socio-économique et notre organisation politique.

Le temps de la croissance infinie s’achève. Celui de la mondialisation tous azimuts permise par des transports très bon marché également. La civilisation du tout voiture n’aura été qu’un épisode minuscule – mais particulièrement destructeur – de l’histoire de l’humanité.

L’organisation centralisée et uniformisée de notre société va devoir laisser la place à des modèles diversifiés, s’adaptant aux ressources spécifiques de chaque territoire (en matière d’isolation et de sobriété énergétique, de développement des énergies renouvelables) et reposant sur la proximité et la relocalisation de l’économie et du politique.

Le PS se fourvoie complètement

Chaque bataille, chaque enjeu, chaque résistance, chaque investissement actuel doivent s’analyser à la lumière de cette perspective là, sous peine de se fourvoyer profondément. Ce qui est hélas le cas du PS actuellement au pouvoir, localement ou à Paris.

Le PS soutient le projet de voie nouvelle LGV car il croit dur comme fer que les transports – de personnes et de marchandises – vont continuer à croître sans cesse, en suivant les mêmes tendances que lors de ces 30 dernières années.

Le PS envoie la police déloger brutalement les opposants au projet de super- aéroport de Notre Dame des Landes, près de Nantes, parce qu’il n’a pas compris que nous rentrons dans l’ère du pétrole cher, et que cela va bien évidemment anéantir toute perspective de viabilité pour ce projet conçu il y a 40 ans.

Le PS n’a en bouche que la relance de l’industrie automobile, sans comprendre que ce ne sont pas des automobiles moins polluantes qu’il nous faut, mais la fin du tout voiture (598 voitures pour 1000 habitants en France !), un plan Marshall alliant réaménagement global du territoire et des villes, et politique radicale de transports collectifs de proximité.

Le PS s’arc-boute sur le logiciel jacobin au lieu de miser sur l’autonomie et la diversité des territoires, meilleure arme pour la résilience, une meilleure adaptation aux crises à venir et une transition réussie vers l’ère de l’énergie chère.

Une trop grande partie du PS persiste à mener un combat d’arrière-garde contre une collectivité territoriale spécifique du Pays Basque, refusant même les expérimentations majoritairement souhaitées par les populations locales et leurs élus, qui permettraient de juger sur pièce de la validité d’un modèle ou d’un autre.

Le PS continue à baser l’essentiel de sa politique économique et sociale sur l’espoir d’une reprise de la croissance, elle-même liée à une énergie bon marché, et non sur une redistribution radicale des richesses produites et une reconversion sociale et écologique de notre économie.

Bref, le PS n’a pas du tout intégré les mutations énormes en cours et leurs conséquences prévisibles sur tous les aspects de notre vie quotidienne et de notre avenir.

Aux socialistes qui refusent la politique de l’autruche

Il suffit pourtant de vouloir s’informer pour être en possession de toutes les données nécessaires à faire les bons choix dès aujourd’hui. Rester dans l’ignorance d’une telle situation signifie en fait VOULOIR ne rien en savoir, pour éviter d’avoir à changer sa politique et son mode de pensée, bref pour éviter de se remettre en cause.

Ce sont vos propres enfants qui condamneront le plus durement une telle attitude.


Source :

http://www.reporterre.net/spip.php?article3432

Article paru dans le numéro de novembre 2012 de Alda

Illustration : La revue des ressources

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