Du déni des dangers du nucléaire à la relégitimation des bourreaux nucléocrates japonais

Le déni des dangers du nucléaire n’est pas que japonais , il est aussi chez beaucoup d’entre nous…Ce billet pose un questionnement judicieux, Le Fukushima Diary apporte un éclairage nécessaire au lendemanin des éléctions japonaise. Enfin leblogdejeudi a retrouvé un argumentaire  de survie anti nucléaire à l’usage des fêtes de fin d’année.

Xavier Nast pose un questionnement à chacun de nous:

Comment expliquez-vous qu’il y ait encore tant de gens qui sont sous informés autour de vous ?

Quelle est la réaction de votre entourage si vous osez encore abordez ce sujet ?

Comment êtes vous considéré après avoir évoqué rien que le mot Fukushima ?

Avez-vous des doutes sur la suite de l’histoire que vous aviez imaginée au début de cette affaire ?

Quels sentiments ressentez-vous lorsque les réactions sont hostiles, lorsque les gens ne veulent pas entendre quoique se soit sur le sujet que vous n’avez même pas encore évoqué)

Avez-vous le sentiment d’être un extra terrestre ?

Imaginez-vous devenir BIENTOT normal, c’est-à-dire comme la majorité qui vous entoure.

Quelles attitudes des autres vous exaspèrent le plus : l’insouciance, l’apathie, l’hypocrisie, impavidité, la volonté de vouloir ignorer la situation ou la béatitude, le silence, la non réaction.

Vous vous êtes faits une croyance liée au plan d’expérience lu de Tchernobyl, et à la connaissance de cet accident, avez-vous l’impression parfois que vous vivez un rêve (ou un cauchemar) et que vous allez vous réveiller et découvrir que la grande majorité avait finalement raison, qu’il y avait plus de peur que de mal ?

Avez-vous le sentiment que vous pourrez oublier cette affaire dans les 3 prochaines années ?

L’analyse des élections japonaises par notre ami du Fukushima Diary , réfugié du nucléaire.
 Trois incompréhensions des médias étrangers sur cette élection

Parce que le Japon a changé trop vite, les médias n’ont pas compris les enjeux de cette élection.
Corriger ces incompréhension est très important pour comprendre ce qui va se passer. Je vais expliquer ici 3 des principales incompréhensions.

1. Le nucléaire n’était pas le problème essentiel

Considérant ce qui s’est passé au Japon depuis le 11-3, il est normal que les médias étrangers penses que le nucléaire est le principal problème pour ces élections. Ce n’est pas le cas.
Parce que le gouvernement japonais a minimisé les conséquences via les mass-médias, la plupart des japonais ont oublié l’accident nucléaire. Ils ne peuvent toujours pas empêcher les expositions internes et externes et considèrent que fumer est plus dangereux pour eux. Ils ont tout oublié.
2 partis antinucléaires, le Japan future et le Yamamoto Taro ont subi une cinglante défaite. Objectivement, les électeurs ayant voté pour les candidats défendant leur politique anti-nucléaire ont été très peu nombreux. Ce n’était pas une élection demandant de trancher sur le nucléaire.

2. Le problème réel du redémarrage des centrales nucléaires n’a même pas été débattu

Certains pensent que les centrales nucléaires ne devraient pas redémarrer parce qu’elles peuvent encore exploser, qu’elles sont sur des failles actives et qu’elles ne sont pas efficaces. Il y a des raisons techniques plus graves expliquant pourquoi ils ne peuvent redémarrer les centrales nucléaires nippones. Ce sont les pénuries graves de piscines à combustibles et de travailleurs du nucléaire.

Le 16 septembre 2012, le Fukushima Diary a rapporté que 33 des 50 centrales nucléaires vont saturer leurs piscines à combustibles dans les 6 ans. [http://fukushima-diary.com/2012/09/rokkasho-reprocessing-plant-if-jp-gov-abandons-fuel-reprocessing-we-will-send-back-spent-fuel-to-nuclear-plants/] Il n’y a que 3 des 50 centrales nucléaires ayant une capacité de piscine suffisante pour fonctionner plus de 12 ans. Construire une piscine à combustibles prend plus de 10 ans. Si la piscine est pleine, la centrale nucléaire ne peut plus tourner. Par ailleurs, le Japon connaît une pénurie grave en travailleurs du nucléaire. En 2012, Tepco avait besoin de 12 000 personnes pour démanteler Fukushima. Néanmoins, le nombre réel de travailleurs a été inférieur à 4 000. [http://fukushima-diary.com/2012/11/critical-situationfukushima-worker-confesses-actual-fukushima-workers-are-less-than-half-of-whats-reported/] Selon le gouvernement japonais, démanteler va prendre jusqu’à 40 ans. Rien que sur la première année, ils n’ont pu recruter qu’un tiers des effectifs prévus. Ces travailleurs ont été recrutés dans tout le Japon. Dès qu’ils vont redémarrer les autres centrales, la plupart des travailleurs vont y aller pour recevoir moins en dose d’irradiation.
Avec ces problèmes, redémarrer les centrales nucléaires implique de stocker les combustibles usés dans des conteneurs à sec en dehors des stockages temporaires et de se procurer des travailleurs du nucléaire de façon contraignante, genre conscription.
(cf. M. Edano, Ministre de l’Économie : “Les combustibles nucléaires usagés devraient être stockés dans Tokyo et dans d’autres grandes villes” [http://fukushima-diary.com/2012/10/edano-minister-of-economy-nuclear-spent-fuel-should-be-stocked-in-tokyo-and-other-big-city-areas/]) Il est flagrant qu’aucun de ces faits n’a été débattu.

3. Le réarmement n’est pas un jeu

Certains encore disent que la plupart des pays ont une armée et que certains d’entre eux ont un service militaire. Ce n’est pas surprenant. Ce n’est pas correct non plus.
Ils « amendent » la constitution pour monter une armée parce qu’ils ont à le faire. Ils ne se fatiguent pas pour se mettre à la mode des autres pays.
On s’attend à ce que le Japon va connaître de nombreux procès sur des problèmes de Santé. De plus, le vieillissement rapide et les évacuations ralentissent la perception d’impôts et le développement économique. Pour masques ces questions, il est très efficace de détourner l’attention des gens sur des menaces extérieures imaginaires. En outre, le réarmement va exiger une conscription, ce qui est très utile pour stabiliser une fourniture en main d’œuvre nucléaire. Dans les autres pays, on ne vous envoie pas au combat même si vous faites votre service. Ici, le service japonais vous garantit d’être exposé à la radioactivité.
Aujourd’hui, il y a eu aussi l’élection du gouverneur de Tokyo, remportée par M. Inose. Le 19 mars 2012, le Fukushima Diary avait rapporté sa vision sur l’accident nucléaire [http://fukushima-diary.com/2012/03/tokyo-vice-governor-suggests-fukushima-conscription/] :
« Objectivement, Fukushima est en état de guerre, les ouvriers sous-traitants actuels sont des mercenaires lansquenets. Néanmoins, Fukushima est un problème national. Nous devons l’affronter, tous les japonais, et essayer de le résoudre ».

Pour les fêtes, Jeudi propose un guide de survie  pour un réveillon avec des pro nucléaires…

Comment résister aux assauts de la rhétorique des partisans de l’atome, qui se font de plus en plus sentir depuis l’accident de Fukushima ? Rien de plus simple selon Greenpeace, qui vient d’éditer un « Guide de survie à un dîner avec des pro-nucléaires ». Tout un programme…

 

 

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