Les champs électriques et magnétiques de fréquence extrêmement basse (dits » ELF « ), tels que ceux générés par les lignes à haute tension, sont « peut-être cancérogènes pour l’homme « . C’est ce qu’a conclu, le 27 juin 2001, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Paul Benkimoun Le Monde 21 08 2012
Cette classification, toujours en vigueur, s’appuie sur des » preuves limitées d’un effet carcinogène chez l’homme des champs magnétiques ELF, pour ce qui est des leucémies chez l’enfant. « En 2002, le CIRC ajoutait ne disposer que de » preuves inadéquates « pour d’autres cancers chez l’homme et chez l’animal.
En 2009, la direction générale de la Santé et des consommateurs (DG Sanco) de la Commission européenne précisait : » Certains éléments de preuve attestent que les champs magnétiques ELF peuvent causer le cancer chez l’homme, mais ceux-ci sont loin d’être concluants. C’est ce qui ressort d’études indiquant que les enfants exposés à des champs magnétiques ELF relativement intenses émanant de lignes électriques (bien que toujours inférieurs aux limites de sécurité) avaient davantage de chance de développer une leucémie que ceux exposés à des champs plus faibles. Ces résultats n’ont pas été confirmés ou expliqués par des expériences sur les animaux ou des cultures cellulaires. «
La DG Sanco ajoutait : » On n’a démontré aucun lien entre les extrêmement basses fréquences et les symptômes dont se plaignent certaines personnes et qu’elles attribuent à ces champs, tels que la fatigue, les maux de tête ou les difficultés de concentration. «
La résolution du 27 mai 2011 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe recommande de » revoir les fondements scientifiques des normes actuelles d’exposition aux champs électromagnétiques. «
Pour sa part, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail s’est prononcée, le 23 mars 2010, en faveur d’une meilleure caractérisation des expositions, de recherches sur les effets des champs électromagnétiques et d’une information au public sur la base de mesures sur les sites.
Paul Benkimoun
C’est pourtant ce faisceau d’indices qui motive la demande d’études épidémiologiques de la part des élus et habitants de la Manche et de la région Basse Normandie.
L’Etat trop lié aux lobbies n’a jamais répondu favorablement.