Déchets nucléaires : les solutions de stockage

Quelles sont les différentes façons de stocker les déchets nucléaires ? Un petit panorama dressé par Sophie Rosenzweig.  ARTE JOURNAL – 27/09/12

En créant de l’énergie, l’industrie nucléaire pollue. En clair elle produit des tonnes de déchets radioactifs qui resteront dangereux pendant des milliers d’années. Alors comment les stocker?

Les déchets nucléaires peuvent être liquides, solides ou gazeux. Ils se divisent en 3 groupes :

– les déchets de faible activité :
Ce sont les vêtements des personnels, les équipements peu contaminés et les filtres à air.– les déchets de niveaux intermédiaires :
Ce sont les tubes combustibles irradiés, les produits chimiques provenant du traitement des déchets.

– les déchets de haute activité :
Ce sont les plus dangereux. Pour que ces déchets deviennent inoffensifs, il faut compter des centaines de milliers d’années. Par exemple, il faut 200 000 ans pour neutraliser le plutonium. Cela signifie que ce sont les générations futures qui devront gérer ce problème

Que fait-on des déchets radioactifs?

C’est le vrai problème.Car chaque cas est spécifique. A ce jour, on stocke ou on enfouit les déchets.

  • Le stockage :Réservés aux éléments dits « à vie courte » (300 ans !), les déchets sont entreposés, en France, soit au Centre de Stockage de la Manche à La Hague soit à Soulaines dans l’Aube. Ils devront faire l’objet d’une surveillance étroite pendant plusieurs siècles.
  • L’enfouissement :C’est la solution pour les éléments les plus radioactifs et à vie longue (plusieurs milliers, voire millions d’années). En France, un premier centre d’enfouissement a été mis en chantier à Bure (Meuse/Haute-Marne), ce centre pourrait bien néanmoins se transformer en site de stockage.

LE STOCKAGE DES DÉCHETS NUCLÉAIRES DANS LE MONDE

L’immersion

Jusqu’en 1983, les pays européens possédant une industrie nucléaire immergeaient leurs déchets radioactifs dans le nord de l’océan Atlantique. Une convention internationale ayant ensuite interdit cette pratique, les stockages se sont poursuivis à terre, du moins pour les déchets de moyenne et basse activité. Les déchets de haute activité, issus du retraitement des combustibles irradiés, sont actuellement stockés temporairement dans les deux usines de retraitement européennes, Sellafield en Grande-Bretagne, et La Hague en France, en attendant de retourner dans leurs pays d’origine lorsque ceux-ci auront trouvé des sites en grande profondeur pour les enfouir.

Le stockage

Les Etats-Unis, qui ont décidé en 1977 de ne plus retraiter leurs combustibles irradiés, ont ouvert en 2010 le site de Yucca Mountain, un dépôt en profondeur. Après 20 ans d’études, le Waste isolation Plant accueille des déchets transuraniens depuis 1999.

La situation au sein de l’ex-Union soviétique est particulièrement préoccupante. Il existe de nombreux sites militaires et civils où divers types de déchets sont entreposés ou stockés dans des conditions discutables. Aucune stratégie à long terme n’a encore été définie.

L’Allemagne, entre 1967 et 1978, a stocké ses déchets faiblement et moyennement radioactifs dans les mines de sel de Asse. Puis, à partir de 1990, dans la mine de sel de Morsleben. Un centre de stockage à grande profondeur, destiné aux déchets à hautes activités revenant de l’usine de La Hague, est également opérationnel à Gorleben.

La France a ouvert le Centre de stockage de la Manche en 1969, où les fûts sont entreposés en surface, puis le Centre de l’Aube en 1992. Elle recherche deux sites en profondeur pour stocker ses déchets de haute-activité.

La Grande-Bretagne possède deux centres de stockage en surface pour ses déchets de faible activité, à Drigg et Dounreay. Les autres pays européens (Belgique, Espagne, Italie, Portugal, Grèce, Pays-Bas et Danemark) conservent «temporairement» leurs déchets, déjà conditionnés ou non, sur leurs sites nucléaires.

Sophie Rosenzweig / ARTE Journal

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