vendredi 21 octobre 2011
Corinne Lepage a annoncé sa volonté d’être candidate à la présidence de la République. Ancien ministre de l’environnement, elle accorde une importance particulière aux questions énergétiques. Elle répond ici aux questions d’Energie2012.
La composition du mix énergétique constitue l’un des débats importants de la pré-campagne présidentielle. Comment vous situez-vous, notamment sur la part du nucléaire dans la production électrique ?
Pour des raisons économiques, industrielles, financières, et non pas pour des raisons idéologiques, je suis pour une sortie du nucléaire civil. Pas une sortie immédiate, ne racontons pas qu’on va couvrir la France d’éoliennes et que ce sera réglé. Mais il y a une décision à prendre : celle de ne pas construire de nouvelles centrales, y compris l’EPR de Flamanville.
J’ai beaucoup réfléchi avant de prôner l’arrêt de Flamanville. Je le crois nécessaire d’abord pour des raisons de coût. En Finlande, on en est à 9 milliards d’euros, à Flamanville on est programmé à 7, pour l’instant. Ensuite pour des raisons techniques. C ‘est un réacteur qui pose des problèmes, l’ASN en a soulevés elle-même à propos du « control command ».
Mais il y a aussi une question de filière. Il serait aberrant de construire une seule centrale, même avec deux réacteurs. Si on construit un EPR, c’est pour 60 ans, et derrière on en construira quinze. Car ou bien la France considère que son mix est composé de nucléaire, et alors il ne s’agira pas d’une part de seulement 5%, et il faudra une filière renouvelée, ou bien elle décide de sortir. C’est ce que je souhaite.
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