L’Autorité de sûreté nucléaire demande à EDF de contrôler les pompes primaires des deux réacteurs de Civaux (Vienne) après un incident observé à Chooz (Ardennes). La Nouvelle République 07/06/2012 05
La découverte d’un petit corps métallique étranger dans la cuve d’un réacteur de la centrale nucléaire de Chooz (Ardennes) au cours d’une opération de maintenance pourrait retarder la remise en service du réacteur n° 2 de Civaux dont la visite décennale engagée le 18 février était sur le point de s’achever. Identifié comme étant la tête d’une des douze vis de fixation du guide d’eau d’une pompe primaire, ce « corps migrant » a permis de révéler des dégradations sur plusieurs autres vis de cet équipement.
S’il ne pose pas de problème de sûreté immédiat, le problème est sensible puisque la circulation de l’eau permettant d’assurer le refroidissement du cœur du réacteur est assurée par quatre de ces pompes. Or, les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Civaux étant identiques à ceux de Chooz, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé à EDF de déterminer l’origine des dommages mais aussi de « proposer rapidement un plan de contrôle de l’ensemble des pompes du même type ».
« Nous allons proposer ce plan de contrôle de nos matériels d’ici la fin de la semaine », précise Emmanuel Pedrono, le responsable de la communication d’EDF à Civaux. « Nous étudions toutes les possibilités mais pour l’heure nous n’avons pas de visibilité. En toute hypothèse, nous n’avons aucune raison de penser qu’il y a un problème de sûreté. »
Redémarrer ou pas ?
Les pompes étant situées au cœur du réacteur, leur contrôle nécessite non seulement son arrêt mais aussi son déchargement, donc plusieurs semaines de travaux. Pour la direction, la question du redémarrage du réacteur n° 2 se pose dès à présent : « Rien n’est décidé ; nous échangeons avec l’ASN », confirme Emmanuel Pedrono. La probable alternative étant d’attendre le prochain arrêt pour rechargement de combustible prévu dans un an.
« Cela ne sera pas sans poser des problèmes d’organisation si ces contrôles interviennent dès cet été ; d’autant que d’autres réacteurs seront déjà à l’arrêt pour des opérations de maintenance », s’inquiète Christophe Laloup, le représentant de la CGT qui dit avoir été informé du problème vendredi. Alors que seule l’ASN a rendu l’incident public sur son site Internet, le syndicaliste s’interroge par ailleurs sur les engagements de transparence pris par la nouvelle direction.