Mercredi, Areva, le groupe nucléaire français, a annoncé des pertes gigantesques pour 2014, de l’ordre de 4,834 milliards. Un milliard d’économies d’ici à 2017 et des suppressions de postes sont envisagées. Au gouvernement, le mot d’ordre est surtout d’éviter les licenciements. De leur côté, les syndicats estiment que « ce n’est pas aux salariés de payer les pots cassés ». Ouest France 8 mars 2015
Prélude d’un désastre annoncé, la situation d’Areva risque d’avoir de grave répercussions sur le Nord Cotentin, pays le plus nucléarisé du monde. Ceux qui n’on rien voulu voir à Fukushima, sont responsables de la situation, à commencer par Cazeneuve, le « député Cogéma » de la circonscription, qui soutient la fabrication et l exportation du Mox , hautement toxique… Aux erreurs de stratégie technique et financière s’ajoute l’obstination de l’actionnaire principal : l’Etat nucléocrate s’obstine a soutenir la filière quand le reste du monde ( hormis la Chine et la Russie) s’en écarte inexorablement….
Les pertes abyssales du groupe et les sombres perspectives d’avenir inquiètent les salariés de l’usine de La Hague. « Cette fois, on échappera difficilement à la rigueur, aux suppressions de postes, voire aux baisses de salaires », confie, sous couvert d ’ anonymat, un salarié. À Beaumont-Hague, chef-lieu de canton, où vivent de nombreux employés de l’usine, on n’est pas plus rassurés. « On ne pense qu’à ça, on en parle tout le temps, note le maire, Bruno Léger. Je ne saurais dire combien, mais il y a beaucoup de familles qui dépendent de l’usine. Et pas que des salariés. La zone industrielle, qui accueille beaucoup de sous-traitants, représente plus de 1 000 emplois. Tout le monde est très inquiet. » «
Nous ne voulons pas qu’Areva NC (l’usine spécialisée dans le retraitement) paye pour les erreurs de gestion du groupe », insiste Philippe Launay, du syndicat FO. L’État est actionnaire à 87 %. C’est à lui de réorganiser la filière nucléaire. » Sébastien Legouy, de la CFDT, est en colère contre la direction « qui nous a menti sur la situation réelle du groupe. Et après l’État, qui a entériné certaines décisions du conseil d’administration. »
Jeudi, la commission locale d’information (Cli) d’Areva La Hague s’est dite préoccupée « des conséquences possibles pour le site : emplois directs, conditions de travail, garanties collectives, impact sur l’économie locale, et la sous-traitance ». Ses membres ont demandé à ce que soient « impérativement préservés les emplois du site qui concourent tous à la sûreté et à la sécurité des installations, à la radioprotection des personnels et à la protection des populations et de l’environnement ».
En réponse à ces très grandes difficultés financières, le gouvernement a demandé aux deux groupes publics Areva et EDF de travailler à un « rapprochement », pour créer un « champion français » du nucléaire.
Malgré cela, le Nord-Cotentin craint que la manne nucléaire soit en passe de se tarir.
Nucléaire en Cotentin, économie locale et dépendances