Abeilles: les apiculteurs de Languedoc-Roussillon appellent l'Etat à l'aide

Ils craignent que la filière apicole ne se fragilise jusqu’à un point de non-retour. Les apiculteurs de Languedoc-Roussillon ont lancé, mardi 5 août, un cri d’alarme face à la baisse de la production et demandent un appui financier de l’Etat et des collectivités. Le Monde.fr avec AFP 

Dans leur communiqué, la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA) et l’Adapro-LR (Association de développement de l’apiculture professionnelle) dressent le constat suivant :

« Deux ou trois années de difficultés et les aléas climatiques de 2014 poussent de nombreux apiculteurs du Languedoc-Roussillon à se questionner sur l’avenir de leur activité. Avec une perte moyenne de la moitié de la production régionale, soit un manque à gagner d’environ 10 millions d’euros, la situation est particulièrement alarmante et la saison 2014 s’avère de très mauvais augure. »

Selon les apiculteurs, la sécheresse, conjuguée aux problèmes récurrents (varroa, frelon asiatique, intoxications, maladies), a impliqué « des coûts supplémentaires pour combler les besoins alimentaires des abeilles » et« se répercutent aujourd’hui gravement sur la saison ». Ainsi, en fonction des miellées, « la diminution de production va de – 35 % (colza) jusqu’à – 92 % (garrigue), pendant que le châtaignier, l’une des miellées apportant des volumes très importants, diminue de 40 % ».

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LE TORYMUS, UNE SOLUTION NATURELLE

Pour ces professionnels, le miel des châtaigniers est d’autant plus en danger que s’ajoute une autre calamité, le cynips du châtaignier, un parasite qui« s’étend de plus en plus dans la région »« Si rien n’est fait, la production de châtaignes [et de miel de châtaignier] peut être réduite à néant en l’espace de deux à trois ans », soulignent les deux organismes, affirmant qu’il existe « une solution pour réduire son impact », en l’occurrence« l’introduction d’un prédateur naturel, le torymus », mais qu’il « doit être mis en œuvre le plus tôt possible ».

« Il y a quatre ans, la région produisait 40 000 tonnes de miel. L’an passé, nous en avions 15 000, et cette année nous en aurons sûrement encore moins », a estimé Eric Lelong, apiculteur chargé de ce dossier à la FRSEA et à l’Adapro-LR.

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