L’obésité en plus des radiations et de la contamination. Il fallait s’y attendre. Depuis bientôt deux ans, un très grand nombre de petits Japonais des environs de Fukushima n’ont presque plus d’activités physiques. La chose est facile à comprendre : vivant dans un environnement dont la radio-activité est souvent inquiétante, toute une série de mesures de « précaution » ont été prises. 26 décembre 2012 Blog Médiapart Par Michel Philips
La terre des lieux de jeux a parfois été enlevée et remplacée (sur quelle épaisseur ?). Des lieux de jeux « artificiels » ont été créés (salles à l’intérieur des écoles avec de faux arbres, de la fausse pelouse, etc). Les temps de sortie ont été réduis, une façon de diminuer l’exposition à cet environnement dangereux.
Il est évident que toutes ces mesures sont responsables de la nette diminution de l’activité physique, elle-même responsable, en partie, de l’obésité constatée.
En partie, car il est évident que d’autres facteurs jouent également un rôle.
Chaque fois qu’un individu se trouve dans une ambiance stressante prolongée, chaque fois qu’un individu n’est pas satisfait de sa vie de tous les jours, il a tendance à « compenser » ces manques par de l’hyperphagie. Le meilleur exemple est la plus grande fréquence de l’obésité dans les milieux socio-économiques défavorisés.
Il est certain que les petits Japonais de Fukushima ont toutes les raisons de ne pas être satisfaits de leur vie de tous les jours : ils ont souvent été séparés de leurs parents, vivent dans une inquiétude permanente au sujet de leur santé, etc.
Quand on sait que l’obésité est le signe avant-gardiste de toute une série d’autres pathologies (affections cardio-vasculaires, diabète, hypertension, troubles articulaires, troubles psychologiques, etc, etc), on ne peut qu’être inquiet du devenir de ces enfants.
Et je ne parle pas des pathologies directement reliées aux radiations (cancers, affections cardiaques, troubles immunitaires, etc).
Personnellement, comme pédiatre, je pense que c’est toute une génération d’enfants (plusieurs centaines de milliers) qui est en train d’être « sacrifiée ».