Le réacteur EPR de Flamanville pourra être alimenté par du Mox. Areva est le leader de la fabrication de ce combustible nucléaire recyclé. Le processus débute à La Hague et se poursuit à Marcoule (Gard). Le Monde 20 12 2012
On nous présente le MOX comme un combustible anodin dans dire qu’un microgramme suffit à donner un cancer du poumon. Le réacteur 3 de Fukushima était bien au MOX alors que les autorités US avaient déconseillé cette évolution sur un réacteur Mark 1. On a vu et on voit le résultat. C’est tout simplement criminel .
L’EPR ne doit absolument jamais démarrer tant les risques qu’il fait courir sont importants pour la France et le Monde.
Reportage
Dans un hangar de l’usine Melox, sur le site nucléaire de Marcoule. Les caméras de surveillance des autorités internationales sont braquées sur un conteneur amené par camion. Son chargement : des caissons contenant de l’oxyde de plutonium. Ces transports routiers matérialisent le lien entre les deux usines Areva, de La Hague, dans la Manche et Melox sur le site historique de Marcoule, dans le Gard. « Nous enregistrons une à deux arrivées de plutonium venant de La Hague par semaine, résume Pascal Aubret, directeur de Melox. 150 kg par transport ».
Le mélange de cette poudre d’oxyde de plutonium avec de l’oxyde d’uranium estau coeur du procédé Melox. « Nous travaillons selon des techniques de la céramique. Elles nous permettent de densifier la matière et de fabriquer des pastilles de Mox », explique Vincent Tourret, chef du service « Exploitation poudres ». Des pastilles réunies dans des crayons qui formeront ensuite les assemblages de Mox. Des ensembles de 4 m de haut qui sont ensuite chargés dans les réacteurs des centrales nucléaires.
La Hague et Melox sont les deux principaux maillons de l’activité « recyclage » d’Areva. Le Mox (Mixed oxyde) est un combustible nucléaire recyclé. Il est élaboré à partir d’un mélange d’uranium et de plutonium. Un plutonium issu des combustibles usés, récupéré lors des opérations de recyclage à La Hague.
100 % de Mox dans l’EPR ?
Aujourd’hui, la plupart des pays dotés d’un programme nucléaire civil s’inscrivent dans ces démarches de recyclage. « Comparés à la voie du stockage direct, le traitement des combustibles usés et la valorisation des matières recyclables permettent de réduire de cinq fois le volume des déchets radioactifs », insistent les spécialistes d’Areva. Pascal Aubret souligne aussi le fort potentiel énergétique du Mox: « 1 g de plutonium fournit plus d’énergie qu’une tonne de pétrole. »
Le Mox est une technique employée depuis 40 ans, essentiellement en Europe et plus récemment au Japon et aux États-Unis. La France est le principal consommateur de Mox. Sur les 58 réacteurs nucléaires français, 21 contiennent un tiers de Mox dans le coeur. Melox consacre deux tiers de son activité au seul client EDF pour les centrales françaises. Le tiers restant est consacré à l’exportation, principalement l’Allemagne qui a accéléré son activité avant l’arrêt prévu de son programme nucléaire en 2022.
« Melox doit battre son record en 2012 avec une production de près de 150 tonnes annuelles de Mox, se félicite Pascal Aubret. Nos contrats avec EDF assurent un plan de charge très clair pour les trois prochaines années. À l’étranger, des signes encourageants nous proviennent du Japon qui n’a jamais remis en cause ses contrats. Nous comptons aussi beaucoup sur de nouveaux marchés émergents ».
Le Mox, une filière d’avenir dans le nucléaire ? Areva y croit. Ses dirigeants comptent notamment sur les centrales de troisième génération type EPR. Le réacteur construit actuellement à Flamanville peut être chargé à 100 % avec du Mox. Un potentiel de 100 % dont on ne se sait pas encore s’il sera utilisé. EDF n’a pas encore dévoilé comment il chargera son nouveau réacteur de Flamanville, en principe en 2016.
Jean-Christophe LALAY
Ouest-France, le 20/12/2012
Voir aussi SDN:
Pourquoi-il-ne-faut-pas-mettre-le-reacteur-epr-en-service
Sénat: Le Mox dans les réacteurs de 1 450 MWe : un problème analogue à celui des réacteurs 1 300 MWe