THT/EPR : Prison et forte amende pour deux militants !
Les verdicts sont tombés ce matin pour deux opposants à la ligne à très haute tension (THT) Cotentin-Maine, qui devrait évacuer( en…2016!) le courant du réacteur nucléaire EPR, en construction à FLAMANVILLE.
Le premier concernait Michel HOUSSIN, agriculteur, président de l’association “Marais sous Tension”, par ailleurs, responsable de la Confédération paysanne de la Manche. Il a été condamné à 2.000 euros d’amende dont 1.000 avec sursis, 2.500 euros de dédommagement à RTE, la filiale d’EDF, et 800 euros de remboursement de frais de justice pour avoir dévissé symboliquement des boulons sur un pylône en construction. C’est vraiment très cher du boulon !
Le second, un étudiant de 24 ans, a écopé de trois mois de prison , avec aménagement de peine, pour violences aggravées ( pourtant bénignes…) sur 2 gendarmes, lors des événements de Montabot, le 24 juin, alors que l’on relevait 25 blessés dont 2 graves parmi les manifestants sans que la justice ne s’en inquiète.
Faut-il encore une fois rappeler que les décisions concernant les recours contre cette ligne THT ont été reportées par le Conseil d’état ? Que celui du CRILAN mettait en évidence que RTE n’a mené aucune enquête publique, aucune étude d’impact sur le tronçon de ligne depuis Flamanville jusqu’au secteur de Périers?
Pendant ce temps, RTE, se précipite, joue les faits accomplis, pour les rendre irréversibles avec l’aval du pouvoir, de sa police et de sa justice !
Les décisions du Tribunal de Coutances contre ces deux militants confirment malheureusement l’incompatibilité de la démocratie avec l’industrie nucléaire et ses annexes, et cela quels que soient les gouvernements en place.
La répression, déjà exercée en d’autres lieux et en d’autres temps, n’a jamais suffi à mettre un terme à la contestation anti-THT et anti-nucléaire, ici comme ailleurs. D’autres procès sont déjà programmés. Nous pouvons craindre que l’état nucléaire ne recherche l’affrontement et l’irréparable.
Tout véritable démocrate ne peut que se sentir solidaire des victimes de la violence d’État.
Didier ANGER