La manifestation prend de l’ampleur
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Alors que le premier réacteur vient d’être remis en service à Ohi à 21:00 le 01/07/2012. La protestation prend de l’ampleur jusqu’au bout de la nuit.
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Karyn POUPEE Agence France-Presse |
Le réacteur 3 de la centrale d’Ohi à l’ouest du Japon a été relancé dimanche soir malgré l’opposition de citoyens traumatisés, marquant le premier redémarrage réel depuis le désastre atomique de Fukushima en mars 2011 et la fin d’une brève période sans énergie nucléaire.
En dépit d’une opinion publique très divisée et de manifestations récurrentes, Kansai Electric Power a remis en marche ce réacteur vers 21H00 locale (12H00 GMT), selon plusieurs médias japonais.
La réaction en chaîne devrait être confirmée lundi matin et la production d’électricité débuter mercredi 4.
La compagnie avait reçu le 16 juin l’aval des autorités locales et du premier ministre pour remettre en service les réacteurs 3 et 4 d’Ohi (ou Oi). Elle avait immédiatement commencé les préparatifs.
…..«Je voudrais que disparaisse un gouvernement qui place l’économie devant la sécurité des citoyens», s’est agacé à maintes reprises l’écrivain et journaliste Satoshi Kamata, meneur de l’opposition à l’usage de l’atome.
La réactivation du réacteur 3 est le premier cas de relance réelle d’une unité atomique au Japon depuis l’accident de Fukushima provoqué par le tremblement de terre et le raz-de-marée qui ont ravagé le littoral du nord-est le 11 mars 2011.
Par la suite, l’ensemble des 50 réacteurs nucléaires de l’archipel avait été maintenu à l’arrêt et seules les unités 3 et 4 d’Ohi ont pour le moment été autorisées à reprendre du service après avoir franchi les examens techniques et obstacles politiques.
Une unité à Tomari (nord) avait certes gagné en août dernier le droit de repasser en mode d’exploitation commerciale, mais il ne s’agissait pas d’un redémarrage à proprement parler. Tomari 3 était alors en phase de test, prolongé plusieurs mois à cause du désastre nucléaire. Unique réacteur encore en service début mai, il a de nouveau été arrêté le 5 du même mois pour maintenance.
La remise en exploitation du réacteur 3 d’Ohi, en attendant le 4 dans quelques jours, met ainsi fin à près de deux mois d’absence totale d’énergie nucléaire au Japon, une situation que nombre de citoyens auraient voulu définitive.
Outre une pétition qui a recueilli pour l’heure plus de 7,5 millions de signatures, ces deux derniers vendredis des dizaines de milliers de Japonais ont manifesté leur opposition aux centrales nucléaires en se rassemblant devant la résidence du premier ministre à Tokyo.
«Je suis mère d’un jeune enfant et enceinte du deuxième, je voudrais qu’ils puissent grandir dans un environnement sûr», témoignait vendredi une des manifestantes.
Depuis trois jours, aux mêmes cris de «saikado hantai!» («Non au redémarrage!»), des centaines d’opposants farouches bloquent l’accès à la centrale d’Ohi pour tenter d’empêcher la remise en service, soutenus par divers rassemblements ailleurs dans l’archipel.
Tous craignent que le premier cas d’Ohi n’entraîne la relance de nombre d’autres réacteurs dans le pays. Ils considèrent que les structures ne sont pas en place pour empêcher les accidents alors que tous les réacteurs nippons sont situés en bord de mer et en zone sismique.