Le Chefresne: Evacuation d'un ex-château d'eau, QG des anti THT

SAINT-LO – Les gendarmes ont évacué mercredi matin l’ancien château d’eau du Chefresne (Manche) loué par la mairie à des opposants au projet de ligne à très haute tension (THT) Cotentin-Maine qui en ont fait un QG de leur lutte, selon un opposant et la préfecture.

Ce matin à 6h coup de bélier des (gendarmes) pour défoncer la porte du château d’eau et déloger leurs occupants. Ils occupent maintenant les lieux malgré un bail en bonne et due forme à l’asso Percy sous tension!, s’est indigné le maire anti-THT démissionnaire du Chefresne, Jean-Claude Bossard.

Deux militants dormaient alors dans cet ancien château d’eau – sur lequel on peut lire de loin RTE dégage-, un des QG au Chefresne des opposants à la THT, a ajouté l’élu, qui a donné sa démission le 12 juin en estimant que l’Etat ne se comportait pas de façon démocratique vis à vis de lui.

Un huissier s’est rendu sur place, à la demande de M. Bossard qui a déclaré vouloir porter plainte, a constaté un correspondant de l’AFP.

Une attachée de presse de la préfecture a indiqué à l’AFP qu’un arrêté préfectoral d’interdiction d’accès à ce lieu avait été pris, en raison de son occupation par des personnes étrangères au service de l’eau (qui) fait courir à celles-ci des risques notamment de chute, selon l’arrêté.

La gendarmerie s’est assurée de l’interdiction d’accéder. Les deux personnes qui dormaient sur place ont été invitées à quitter les lieux, sans incident, selon l’attachée de presse.

Il convient d’interdire l’accès de ce site de manière urgente, un appel à un week-end de résistance à la ligne THT ayant été lancé par le réseau Sortir du nucléaire pour la période du 22 au 24 juin, précise l’arrêté.

M. Bossard estime que le préfet viole la location du château, désaffecté depuis 10 ans, aménagé et loué depuis le 30 décembre 2011.

La Ligue des droits de l’homme est saisie de toutes ces exactions, a ajouté M. Bossard, affirmant être avec ses proches sous surveillance.

M. Bossard a passé plusieurs heures en garde à vue le 6 juin pour opposition à des travaux d’utilité publique, après avoir participé à une manifestation. L’enquête est toujours en cours.

Dans un communiqué Europe Ecologie les Verts de Basse-Normandie a qualifié cet événement de grave provocation.

Lorsqu’une installation nucléaire est en jeu, les pouvoirs publics s’affranchissent très facilement des principes du droit. Sur quelles bases légales en effet, sur quels éléments de droit, une telle intervention peut-elle se baser ?, écrivent les écologistes qui annoncent la présence de la nouvelle députée EELV du Calvados Isabelle Attard, dimanche au Chefresne.

La THT doit acheminer notamment l’électricité produite par le réacteur en construction à Flamanville.

Mais pour le préfet, la décision de la mairie de mettre l’ancien château d’eau à disposition gracieuse de l’association était manifestement illégale, susceptible de troubler l’ordre public, a-t-il souligné dans un communiqué.

Le chantier de cette THT de 163 km, dont les opposants redoutent d’éventuels effets sur la santé, a démarré début 2012. Un tiers des quelque 420 pylônes sont érigés, selon RTE, filiale d’EDF chargée des lignes.

(©AFP / 20 juin 2012 15h49)

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