Centrale de Fukushima : situation explosive au réacteur 2

TEPCO a annoncé hier avoir eu recours à un apport d’acide borique dans le réacteur n°2 pour empêcher une reprise de criticité. Cet événement colle mal avec les communiqués officiels qui avaient annoncé l’arrêt à froid des réacteurs de la centrale en décembre. Il rappelle surtout la gravité de l’accident nucléaire encore en cours à Fukushima. 07/02/1011 Blog.com

Les dirigeants de la compagnie TEPCO, en charge de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, ont confirmé officiellement que la température du réacteur 2 était passée hier à 71,7°C (elle était de 28,7°C au début du mois de janvier). L’entreprise n’a pu donner d’explication à cette nouvelle hausse de température, car, depuis plusieurs jours, elle n’a cessé d’augmenter la quantité d’eau injectée à l’intérieur du réacteur.
On sait depuis plusieurs jours que les tuyaux qui servent à acheminer l’eau vers les réacteurs subissent de nombreux dommages à cause du gel. La semaine dernière, TEPCO avait même annoncé que plus de 8 tonnes d’eau hautement contaminées avait fui à cause d’un tuyau endommagé sur le système de refroidissement du réacteur 4. Mais il se pourrait aussi que les nombreux tremblements de terre qui ont secoué la région depuis le mois de janvier aient fini par modifier le parcours de l’eau à l’intérieur du réacteur 2, voire même la position du corium (masse de combustible nucléaire fondu). Ainsi, l’eau ne se déverserait plus au bon endroit, et le système de refroidissement provisoire ne permettrait plus de refroidir le réacteur 2.

Réacteur 2 de Fukushima : le risque de la hausse de température
L’information est de taille, car elle apporte un démenti cinglant à tous ceux qui prétendent encore que les réacteurs de la centrale de Fukushima sont en situation d’arrêt à froid. L’opérateur TEPCO a même annoncé avoir injecté de l’acide borique dans le réacteur 2 ce matin (heure japonaise). Or, un apport d’acide borique dans un réacteur nucléaire sert toujours à éviter ou à stopper un épisode de criticité (déclenchement d’une réaction nucléaire incontrôlée). Des hélicoptères auraient d’ailleurs été envoyés pour mesurer une éventuelle hausse des rejets autour de la centrale de Fukushima.
Mais le risque n’est pas seulement celui d’une reprise de criticité. La hausse de température et l’injection d’acide borique dans le réacteur peuvent aussi augmenter la production d’hydrogène à l’intérieur du bâtiment (réaction avec le béton, craquage ou radiolyse de l’eau). Or, l’hydrogène en trop grande quantité présente un très grand risque d’explosion. Une nouvelle qui tombe mal pour le gouvernement japonais, qui souhaitait rouvrir la zone des 20 km autour de la centrale (actuellement interdite) et faire rentrer chez eux les 80.000 personnes qui en avaient été évacuées.

La centrale de Fukushima est hors contrôle

Aujourd’hui, le monde a donc les yeux tournés vers le réacteur 2 de la centrale de Fukushima. Pourtant, c’est toute la centrale qui est encore et toujours un danger pour la vie et la santé des Japonais. Non seulement les rejets radioactifs n’ont jamais cessé, mais on voit bien aujourd’hui que les coriums sont toujours actifs et, par nature, incontrôlés. TEPCO est obligé de recourir à une injection dangereuse d’acide borique pour empêcher une reprise de criticité dans le réacteur 2. La température des réacteurs 3 et 5 a aussi augmenté depuis le début du mois de février. Et que dire du réacteur 4, dont la piscine de combustible usé est en équilibre instable dans une région qui encaisse quasi quotidiennement des séismes d’une magnitude de 4 à 5 ? Cette même piscine, dont on apprenait il y a 3 jours que le système de refroidissement connait actuellement de gros problèmes (lourdes pertes d’eau inexpliquées)… Or, de nombreux adeptes de Twitter remarquaient hier que de la fumée semble s’échapper de ce fameux réacteur 4… Alors que les rejets radioactifs de la centrale de Fukushima ont déjà fait doubler le niveau de radioactivité en France, on imagine à peine l’étendue de la contamination au Japon. Et cela ne fait que commencer…

Le saviez-vous ?
Le réacteur 2 est le seul à n’avoir pas encore explosé.

La quantité de combustible fondu y est donc particulièrement importante.

Source Bloc.com : http://www.bloc.com/article/societe/sujets-d-actualite/centrale-de-fukushima-situation-explosive-2012-02-07.html#ixzz1lhrPgeUV

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