Une victoire à la Pyrrhus? ! Au lendemain du Référendum pipé limité à la Loire Atlantique, on constate que la situation n’est pas gagnée pour les gagnants… Leblogdejeudi avec Reporterre le 27 juin 2016
Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a remporté plus de 55 % d’avis favorables lors d’une consultation organisée en Loire-Atlantique. Les opposants dénoncent un scrutin manipulé et rappellent que les recours juridiques contre le projet ne sont pas épuisés. Ils sont déterminés à poursuivre leur combat, malgré la menace d’expulsion qui pèse sur la Zad.
« Les opposants vont poursuivre leur combat « de la même façon, avec des recours juridiques et des mobilisations de terrain », assure M. Bourlès.
Les recours sur la loi sur l’eau et sur les espèces protégées sont toujours à la Cour administrative d’appel, qui pourrait trancher « en septembre ou octobre ». Une fois ces recours nationaux épuisés, les recours au niveau européen prendront le relais.
Enfin, le projet doit faire l’objet d’une « évaluation environnementale globale » qui doit être validée en octobre, conformément au schéma de cohérence territoriale (Scot) de Nantes-Saint-Nazaire. « On est au milieu du gué », conclut l’opposant.
Pour François de Beaulieu, des Naturalistes en lutte, le résultat de la consultation « n’enlève rien au fait que ce projet est un mauvais projet, et qu’il tombera pour cette raison ». Par exemple, les mesures compensatoires prévues sont « infaisables » : « Pour compenser la destruction de zones humides et d’espèces protégées, les promoteurs doivent créer des prairies permanentes sur des terres agricoles dans le cadre de contrats avec des agriculteurs, explique-t-il. Ces mesures doivent être engagées avant le début des travaux, sinon le chantier ne peut pas démarrer. Mais les promoteurs sont incapables de trouver des paysans prêts à signer ces contrats, soit parce qu’ils sont opposés au projet, soit parce que ce n’est pas compatible avec l’organisation de leurs exploitations ! »
- La compensation de la destruction de zone humide : une tâche impossible
Autre point épineux du dossier, la biodiversité. Le préfet de Loire-Atlantique a préparé un arrêté de dérogation permettant la destruction du campagnol amphibie. Mais entre-temps, les Naturalistes en lutte ont découvert à Notre-Dame-des-Landes d’autres espèces protégées, comme le triton de Blasius et la cicendie. « Le préfet va devoir prendre des arrêtés pour ces espèces, que nous attaquerons », prévient M. de Beaulieu.
Source Reporterre:
https://reporterre.net/Notre-Dame-des-Landes-Le-referendum-etait-pipe