Les deux conseils économiques et sociaux de
Basse et de Haute Normandie ont établi un rapport sur les forces et faiblesses de la Normandie réunifiée. Sans prendre position sur le choix de la capitale. Ouest France 29 01 2014
Image Insee avec Ouest France
Les deux conseils économiques, sociaux et environnementaux (Ceser) de Haute et de Basse-Normandie ont voté, hier, à une large majorité, le rapport commun que leur ont commandé les deux Normandie sur leur fusion. Le rapport, réalisé en six mois, prône une « Normandie ambitieuse, équilibrée et solidaire » et note que les deux régions ont « une habitude du travail en commun » sur la vallée de Seine et le train notamment. Pour Jean Callewaert, président du Ceser de Basse Normandie, « le propos n’ était pas de dire si la fusion était nécessaire ou utile. La décision est prise et sera effective en janvier. Mais de dire quelles conditions doivent être réunies pour qu’elle soit réussie ».
Mix énergétique
La première condition est technique en comparant les politiques régiona les. Elles sont différentes dans les choix budgétaires, la gestion des fonds européens, la formation professionnelle, le développement économique… En revanche, la recherche et l’enseignement supérieur ou les transports sont proches. « Les deux Normandie ont toute l’année 2015 pour se retrouver sur des politiques communes , reprend Gérard Lissot, président du Ceser de Haute-Normandie. Il ne faut pas qu’il y ait discontinuité de l’action publique. La nouvelle Normandie doit être prête en janvier 2016 ». En tête des convergences et atout des deux Normandie réunies, Jean Callewaert cite l’énergie : « Ce sera la première région productrice d’énergies avec un mix nucléaire, éolien et hydrolien, biomasse, photovoltaïque (en Haute Normandie) » . On peut y ajouter la mer et les ports, la recherche, le tourisme et la culture…
La nouvelle Normandie do it avoir des projets structurants. La nouvelle ligne ferroviaire Paris Normandie (LNPN) et le développement de la vallée de Seine, jusqu’à Cherbourg, sont les deux principaux sur lesquels les deux régions travaillent déjà avec l’Ile-de-France, depuis quatre ans.
Le deuxième travail des deux rapporteurs, Jacqueline Saint-Yves pour la Basse-Nomandie et Jean-Luc Léger pour la Haute, était la nouvelle organisation territoriale. On pense tout de suite à la capitale et le choix cornélien entre Caen et Rouen. Jean Callewaert coupe : « Nous n’avons pas choisi entre les deux scénarios que nous analysons.
Le premier consiste à avoir la préfecture de région, donc l’État, et le conseil régional dans la même ville.
Le second dans deux villes différentes. La Région aurait alors des compétences spécifiques qui ne seraient pas partagées avec l ’ État. »
Dans les deux cas de figure, il faudra « préserver un équilibre des territoires et ne pas concentrer les lieux de décisions et de pouvoirs. Des services et administrations, la santé, la justice, le rectorat… peuvent se retrouver dans l’autre ville ou au Havre. Mais aussi dans les villes moyennes : Cherbourg, Alençon, Évreux, Dieppe … » .
En revanche, il ne faut pas de fracture entre deux Normandie, entre métropoles et zones rurales enclavées qui se désertifient et ont besoin de trains ou de Très haut débit. Les très nombreuses interventions, hier, dans les deux assemblées, le matin à Rouen, l’après-midi à Caen, allaient dans ce sens…
Xavier ORIOT.